Un extraordinaire trio à cordes (dont celles, vocales, de Lucia Recio) pour libérer les chants. Lucia Recio a été nourrie des chansons de sa mère et de sa grand-mère, immigrantes espagnoles. Sa formation musicale, elle l'a acquise à l'écoute de la radio, des oiseaux, du vent, des bruits de la vie. Elle chante comme elle parle, comme elle respire, comme elle rit, comme elle pleure, avec l'énergie du jazz, l'intensité du flamenco et la liberté de l'improvisation, ce qui lui valut d'être la première "fille" à entrer à l'ARFI.

Des textures se font et se défont dans un espace tendu, caressé de souffles irisés, éclaboussé de craquements d'étincelles, griffé de gémissements métalliques, … Plus qu'un duo, c'est un quartet dont un membre invisible fait un boulot énorme : Max, le logiciel malin qui, à l'aide de Frédéric Voisin, son programmateur préféré, analyse tous les sons en temps réel pour les répartir dans les différents points de diffusion qui entourent le public et les musiciens. Une expérience sonore sensuelle où le temps est vécu comme un espace.

Après la disparition de son compagnon de route Steve Lacy, installé, comme lui, en France dans les années 70, avec lequel il a joué pendant plus d'un quart de siècle, Steve Potts témoigne de cette génération de grands saxophonistes auprès desquels il a étudié (Charles Lloyd, Eric Dolphy…) ou avec lesquels il a joué (Sam Rivers, Joe Henderson, Johnny Griffin, Dexter Gordon…), qui tous ont traversé les époques et les styles en affirmant leur son, leur phrasé et leur chant singulier.

Cet inclassable quartet "expérimental et populaire" trimballe depuis douze ans son rock d'avant-garde, synthèse réussie entre les musiques populaires et les musiques d'avant-garde. "Volapük" revendique une écriture musicale collective (atypique et radicale), la création d'un langage musical inclassable et unique (écriture contemporaine et rock expérimental) et un fonctionnement d'ensemble respectant les individualités de ses membres (recherche sonore et improvisation). Des musiques inventives et saugrenues.

Carte blanche aux élèves du Conservatoire 
Lucien Debrus duo

PôD'TôP
Mi-géologues, mi-chercheurs d'or, ils fouillent d'inépuisables gisements de matériaux sonores. Mi-entomologistes, mi-dresseurs de puces savantes, ils libèrent d'étranges événements musicaux. Un fourmillement cristallin jaillit de la cymbale. D'un coup d'aile, il traverse le basson qui le métamorphose en bourrasque granuleuse pour se poser, palpitant, sur une lame d'accordéon où son enveloppe redevient plus soyeuse, quoique encore un peu froissée.

Dans les "Préambules" à la création de l'ensemble "Dédales" de Dominique Pifarély, chacun d'eux s'est livré à l'exigeante épreuve du solo, joué en trio ou en quartet avec d'autres membres du groupe (Cappozzo, Corneloup, Roy, Brochard…) éprouvant, au fil des rencontres, le désir de jouer ensemble dans ce trio à l'instrumentation inusitée. Trois nouveaux, et néanmoins incontestables talents, réunissent leur passion pour l'improvisation.

Ellery Eskelin a rencontré, au festival de Luz, la chanteuse anglaise Jessica Constable qu'il a immédiatement invitée à se joindre à son trio emblématique de la nouvelle scène new-yorkaise (concert mémorable à Carré Bleu en 2001). Depuis la tournée mondiale de son 10ème anniversaire, en 2004, le trio est devenu ce quartet, de plus en plus ouvert à une improvisation dont la cohérence rejoint les écritures les plus porteuses d'avenir.

Knabenduett, "Sept ans de réflexion"
1997 : deux jeunes musiciennes créent le Knabenduett (titre d'une pièce de Stockhausen), pour interpréter les œuvres des compositeurs qu'elles aiment (Scelsi, Kagel, Aperghis, Rossé, Cavanna, Tôn-Thât Tiêt, Di Donato…) et improviser. 1999, elles travaillent à l'élaboration d'un spectacle dont elles créent une esquisse à Carré Bleu en avril 2000. Esquisse qui a trouvé sa forme définitive et aboutie après Sept ans de réflexion. Prochaine étape : l'écriture ?

Les grands noms du jazz mondial ignoraient que le jeune bénévole discret qui les accueillait et leur servait à boire au festival du Mans était un batteur hardcore explosif qui venait de se prendre de passion pour la musique free. Après des stages avec les meilleurs (Kowald, Léandre…) il monte, avec des complices nantais et rennais, ce quartet qui a scotché le public du Mans par sa musique torrentielle et libertaire.

On retrouve l'univers du big band mais on s'aperçoit très vite qu'un vent de douce folie (fourmillement de nuances, changements et ruptures de rythme, dérapages inattendus, gags) fait avancer le "BDO" vers des rivages nouveaux. Humour facétieux, collision d'univers musicaux hétéroclites, effets inattendus, scénarios décalés, par onze musiciens survoltés pour relooker les clichés du brass band traditionnel.