Un "Préambule" d'hiver pour découvrir de nouveaux membres du futur ensemble "Dédales" : un "grand" voisin, François Corneloup, désormais bordelais, et trois poitevins. Vincent Boisseau, le plus jeune du groupe, a déjà accompli, à 25 ans, un parcours remarquable, accordant toujours une grande place à l'improvisation, ce dont son solo ne manquera pas de témoigner. Éric Groleau, dont la carrière a trouvé de nouvelles dimensions au delà de notre région, et Julien Padovani dont les premiers pas dans l'improvisation l'ont mené au devant de la scène, retrouvent Dominique Pifarély et François Corneloup pour ce quartet inédit, sans contrebasse, mais avec un saxophone baryton.

Phil Minton (aussi merveilleux chanteur que surprenant bruiteur vocal), a constitué, depuis 1996, un quartet comme on n'aurait osé le rêver. Une longue complicité l'unissait à Veryan Weston (qui, depuis, l'a rejoint dans 4 Walls avec Luc Ex et Michael Vatcher) et à Roger Turner (membre des Recedents, du Tradition Trio ou de Konk Pack). Il fallait un quatrième larron prêt à faire face aux situations les plus imprévisibles. Ce fut le saxophoniste John Butcher qui explorait de nouvelles techniques de jeu avec Phil Durrant, Evan Parker ou Derek Bailey, et qu'on a entendu à Carré Bleu avec Axel Dorner et Xavier Charles et au dernier festival de Parthenay avec Thomas Lehn et Andy Moor.

NB : Sur ce concert, John Butcher a finalement été remplacé par Lol Coxhill.

Le plus grave des violons a vécu une complexification croissante du rythme et de la mélodies, du "doum-doum" basique, par la walking bass, à un rôle spectaculaire de soliste brillant ou de profond leader. Nouvelle génération de contrebassistes, nouvelle approche de l’instrument, nouvelle musique… Recherche sur les sons, travail sur les textures, en solos "absolus" et duos sans concession, pour que surgissent, de l’improvisation, de nouveaux univers sonores.

Quatre aventuriers du son, casse-cou de l’improvisation, fantastiques musiciens capables, par ailleurs, de s’abandonner à la spontanéité émotionnelle du cri comme de s’adonner à des recherches bruitistes quasi-minimalistes, se jettent à corps perdu dans un maelström sonore, un ouragan de décibels, attisant l’éruption d’un imprévisible free-rock-noise d’une belle et saine violence, physique, sensuelle, exacerbée jusqu’à la transe.

Consécration pour le trio poitevin créé en 1998 : une tournée "Jazz migration" dans quelques uns des meilleurs festivals de l’AFIJMA (Association des Festivals Innovants en Jazz et Musiques Actuelles). Nevers, Parthenay, ouverture du festival de Mulhouse…
Le journaliste Gérard Rouy (Jazz Magazine, Improjazz, Jazz Actuel…) évoque à leur propos "l’épure des fraîches langueurs "giuffriennes" : luminosité des timbres, sens du détail, attirance équilatérale pour les formes libres."

Depuis son premier passage à Carré Bleu en mai 98, ce magnifique trio a emprunté une voie royale marquée, en 2002, par un disque remarquable : Trois plans sur la comète, dans la collection Hatology. Presse unanime, tournée internationale, François Raulin, dont le dernier disque avec son complice Stéphan Oliva vient d’être nommé disque de l’année par Jazzman et d’obtenir le prix Boris Vian de l’Académie du Jazz, est enfin reconnu comme l’un des meilleurs pianistes de sa génération.

Après 10 ans de trio piano-basse-batterie (l’un des plus beaux du jazz européen), la grande Sophie a souhaité retrouver l’éclat des cuivres, la richesse des sonorités et l’énergie swinguante des big bands où elle jouait dans les années 80. Elle a réuni ce nouveau quintet pour que, sur une assise contrebasse-batterie d’une incroyable richesse, les trompettistes mêlent leur souffle au doigté percussif de la pianiste, des frémissements subtils et aériens à des débordements d’une impressionnante amplitude.

Bien sûr, elle a chanté les standards du jazz et de la bossa-nova, et puis, au gré des rencontres (C. Barthélémy, D. Badault, Y. Robert, A. Emler, C. Tchamitchian, D. Pifarély, J.-F. Pauvros, O. Benoît…), Charlène est passée à l’écriture (après une tournée nationale, son "Parkahuit » a été sélectionné au concours de la Défense) tout en approfondissant son travail sur sa recherche vocale et l’improvisation. Chaque invité de ce quartet (tous solistes, leaders, improvisateurs, compositeurs), apporte une proposition (idée, scénario, partition) à partager, à enrichir, pour inventer et offrir d'autres émotions.

Amandine Gasc est bioacousticienne et vient de terminer une thèse au département origine, structure et évolution de la biodiversité du Muséum National d’Histoire Naturelle. Son intervention portera sur la bioacoustique (science qui combine biologie et acoustique pour étudier la production, la réception et l'interprétation des ondes sonores) et ses enjeux. Elle abordera plus spécifiquement un projet expérimental d’évaluation de la biodiversité par le son, mené en 2010 en Nouvelle-Calédonie et à la station des Nouragues, en Guyane, là même où Thomas Tilly aura récolté les matériaux de sa future création.

Dave Phillips sonde les limites de la perception sonore humaine depuis 1984 via des (dé-)constructions soniques et psycho-acoustiques où le son, à la manière du cri primal, devient catalyseur de prises de conscience, interroge nos existences, nos comportements.
Pour cette soirée, il proposera un live composé principalement d’enregistrements d’origines animales, réalisés en Asie et en Amérique du sud. Une performance en densité, jouée dans le noir.

Quand un jeune blues/rocker découvre Zappa, ça lui ouvre des horizons infinis sur le jazz, le free, la musique classique et contemporaine, mais aussi sur l'humour dévastateur, la folie inventive, la virtuosité exigeante, l'éclectisme cultivé, la démesure généreuse… Révélation, conversion : Christophe Delbrouck appartient désormais aux "Fils de l'Invention" et organise, avec son NRO en perpétuelle évolution, d'étranges cérémonies joyeusement profanes.