Ils allument des pétards de funk, de jazz, de Kurt Weill ou d'Albert Ayler au cœur des tubes de Tino Rossi, Joe Dassin, Cloclo, Johnny, Michaël Jackson ou Whitney Houston. Marinella, l'Eté indien, The Girl from Ipanema, pétillent, explosent et embrasent la scène dans un délire de musique à jouir. Une hénaurme mini-fanfare qui délire et qui décoiffe.

Dans les années 70, Jef Sicard, Jacques Mahieux, puis Jean-Jacques Avenel comptèrent parmi les précurseurs du free jazz en France. Depuis, chacun de son côté a construit sa propre histoire d'un jazz singulier, authentique et passionné. Leur réunion promet aux amateurs de jazz inventif une musique d'une beauté ardente et éperdue.

Ellery Eskelin n’avait pu venir à Carré Bleu, en janvier 99, avec Mark Hélias et Tom Rainey, ce qui nous avait permis de découvrir l’étonnant Tony Malaby. Mais nous avons pu l’entendre au festival de Parthenay avec cet audacieux trio réunissant trois membres très actifs de la nouvelle scène new-yorkaise Parmi les  nouveaux génies du jazz que nous envoie régulièrement l’Amérique, il y a ceux qui apportent beaucoup d’argent à l’industrie du disque et du show-biz et ceux qui apportent un souffle nouveau à la musique. Ellery Eskelin est de ces derniers, tout comme l’étrange accordéoniste Andrea Parkins et l’époustouflant batteur Jim Black.

"Nuit d’enfer", c’est un poème noir plein d’humour et d’alcool, d’amour et de larmes, de violence et de sexe. Un poème plus rythmé que rimé, syncopé comme le jazz des tripots où se réunissait la pègre, dans l’Amérique des années 20. Un poème cynique et impudique écrit en 1926 par Joseph Moncure March, précurseur des sulfureux Burrough ou Bukowski. Un poème à partir duquel Vincent Boisseau a conçu ce spectacle de théâtre musical où le texte déclamé, modulé, parlé-chanté, vit une aventure nouvelle avec l’écriture et les improvisations très contemporaines de son trio.

"Enfance"
Après Rollins, Coltrane, Ayler ou Shepp, ceux qui ont quelque chose de nouveau à dire au ténor se font rares. Voilà Abdelhaï Bennani dont le son magnifique et le jeu étrange sont marqués par son enfance marocaine, avec le grand Alan Silva qui revient à la contrebasse, et deux magnifiques japonais au jeu subtil et décalé. Pour parler de sa musique, il est difficile d’utiliser le vocabulaire convenu tant elle s’invente en dehors des règles de composition, des schémas d’improvisation et des codes balisant les styles. Reste le langage des émotions et les images qui les suggèrent. C’est pourquoi les critiques qui l’ont découverte ont dû mettre de la poésie dans leur prose : ils parlent d’aurore, de premier jour, de nativité... Ils parlent aussi d’envol, d’essor, de liberté... Et encore de joie, de paix, de sérénité...

Après avoir obtenu, à Bagdad, un diplôme de musique traditionnelle orientale, Fawzi Al-Aïedy est venu à Paris pour décrocher un diplôme de musique de chambre. Ce fut le voyage Bagdad-Paris. Ce virtuose du hautbois, du cor anglais et du luth oriental, compositeur, chanteur, conteur et poète, rencontra alors le jazz qui l’emmena d’abord vers un « jazz oriental » avant de le ramener vers les musiques modales (les maqamat) de ses origines et les improvisations instrumentales (taqsim) et vocales (layali) qui y sont liées. C’est le voyage Paris-Bagdad, qu’il parcourt en compagnie de musiciens de jazz, enrichissant le répertoire traditionnel de ses propres compositions et aussi d’un poème de Paul Verlaine.

Gilles Le Gat - Eric Groleau
Le duo poitevin ouvrira la soirée : Eric Groleau est devenu, au cours des dernières années, un musicien incontournable, présent dans toutes les aventures novatrices qui ont fait bouger le jazz régional. Gilles Le Gat est professeur et membre des mythiques ateliers Syrinx.

Collignon - Monniot
Médéric Collignon et Christophe Monniot sont deux des électrons les plus excités et les plus excitants de la vague montante du jazz français. Ce chanteur et cornettiste illuminé et ce saxophoniste allumé qui, le 24 juin dernier, ont mis le feu à la place d’Armes avec l’octet « pyrotechnique » d’Andy Emler, se retrouvent dans le nouvel ONJ après être passés chez Barthélémy, Janneau, Pommier ou Lubat, Dehors, Raulin-Oliva... Pour eux, faire de la musique c’est d’abord faire la fête. Ce qu’ils ne manqueront pas de faire avec Gilles le Gat et Eric Groleau, un duo engagé dans une quête du plaisir de l’instant, du jeu de l’écriture et de l’improvisation, de la sensualité du son et du rythme.

Cet émouvant spectacle audiovisuel est né dans l’atelier typo de La Fraternelle, à la Maison du Peuple de Saint-Claude qui abrite également l’excellente scène D’Jazz au Bistrot. Il est né de la musique des machines (fondeuse, scie à plomb, presses, platine, massicot, plieuse...) qui sifflent, chuintent, ronronnent, halètent, cliquètent, et rythment les compositions et les improvisations des trois musiciens de Cache-Cache, et le défilement, sur l’écran des photographie des machines et des créations graphiques des typos.

Sur une bande sonore de Charles TOBERMANN, des photographies de Jean DAUBAS et Jean QUARESMIN, des typographies de Michel BASTIEN et Romain DUNAND.

"Songs of the Spanish War"
Ramon Lopez constitue son premier quartet avec trois fabuleux musicens français et anglais pour rendre un hommage enflammé aux combattants de la guerre civile espagnole dont les chants sont le point de départ à de flamboyantes improvisations. Le projet de Ramon Lopez n’est pas de proposer quelques arrangements de plus sur ce répertoire mythique mais de constituer une véritable brigade internationale d’improvisateurs prêts à prendre tous les risques et à retrouver l’engagement, la révolte, l’espoir et la générosité qui animaient les combattants du « Frente popular ».

1ère partie : musiques aléatoires, avec 15 musiciens (chant, clarinette, saxophone, cor, violons, harpe, guitares, piano...) dirigés par Brigitte SYLVESTRE et Paul MÉFANO

2ème partie : musiques improvisées, avec 14 musiciens (clarinette, flûtes, trompette, violon, violoncelle, guitare, piano...) animés par Georges PETIT

Avant d’aborder leur carrière d’enseignant, ces 29 musiciens auront multiplié les expériences et les rencontres avec quelques unes des aventures musicales les plus excitantes d’aujourd’hui. La harpiste Brigitte Sylvestre, qui a travaillé avec Cage, Berio, Boulez, Kagel, Xenakis ou Aperghis et le compositeur Paul Mefano, élève de Messiaen, Milhaud, Boulez, Stockhausen et fondateur de l’ensemble 2E2M, ont fait travailler le premier groupe sur des musiques aléatoires de John Cage et Drake Mabry. Le second groupe a travaillé l’improvisation avec Georges Petit, enseignant, compositeur, saxophoniste et improvisateur dont le parcours a croisé quelques géants du jazz improvisé comme Barre Phillips, Ornette Coleman, Derek Bailey, Günter Sommer ou Tristan Honsinger.