Formation éminemment électrique, basée sur une section rythmique à l’énergie rare, Next voit le jour en octobre 2006 à Minneapolis, dans le cadre du festival « Minnesota sur Seine » dirigé par Jean Rochard. François Corneloup y repère et sollicite les musiciens les plus créatifs de la scène actuelle de la musique improvisée américaine. JT Bates (le pilonneur des Fat Kids Wednesday) est un batteur au groove solide qui sait aussi à tout moment s'affranchir de ce rôle pour créer des espaces de jeu collectif. Dean Magraw apporte l'énergie toute lyrique de sa guitare et Chico Huff (compagnon de route de Jeff Lee Johnson) consolide de ses lignes nerveuses et rigoureuses les bases rythmiques du projet. À la place de soliste qui lui est donnée, Dominique Pifarély contribue en toute complicité à l’influx de l’improvisation par son jeu véloce et inspiré, tirant au maximum parti de son bagage d’aventurier aux multiples expériences et collaborations. 
D’envolées époustouflantes en reprises magistrales, les territoires sonores oscillent entre un fond mélodique et un soubassement rythmique toujours plus massif, lorgnant largement du côté du rock, et totalement ouvert au gré des infinies possibilités de l’improvisation.

La tournée "Next" a été rendue possible grâce au support du programme d'échange de jazz franco américain, le Chamber Music America / Echange Culturel Franco Américan - CMA/FACE, à travers l'aide apportée par la Fondation de Charité Doris Duke, les service culturels de l'Ambassade de France, le Bureau Export et Cultures France.

À écouter : "Next" (Label Nato / Hope Street 2008)

En présence du vigneron René Mosse et du dégustateur El Mustapha Belgsir

Le principe est simple. Le public est invité à goûter plusieurs vins, commentés par un éminent dégustateur et sur lesquels improviseront les deux musiciens. Non pas pour y trouver de réelles correspondances, mais pour laisser les vins stimuler, orienter, colorer la musique et déclencher des sensations, des émotions, des souvenirs, des désirs, bref, du plaisir. 
Chercheur inventif et passionné, véritable artiste du terroir, René Mosse imprime depuis une dizaine d’années sa - forte - personnalité aux vins d’Anjou. Juste assez de temps pour intégrer sans conteste la hiérarchie des grands vignerons de la Loire. Jean-Luc Cappozzo et Jean-Yves Evrard, amateurs éclairés à la curiosité gourmande, sont tombés sous le charme de ses vins atypiques. Une rencontre d’une rare évidence donc entre ces trois insatiables créateurs qui ont choisi de ne pas suivre les sillons trop souvent empruntés par leurs confrères. Car au-delà du plaisir des sens, du régal des oreilles et des papilles, ces trois artistes défendent une même et noble cause et partagent un goût revendiqué pour la différence et l’authenticité. Chercher, expérimenter, se remettre en question, créer la surprise, pour nous offrir autre chose à boire et à entendre. Une soirée en forme de résistance en somme, la plus belle des alternatives à la Star Ac’ et aux vins « parkerisés », à l’uniformisation des goûts et des couleurs, à l’implacable logique de rentabilité.

À boire : l’Anjou Rouge (Cabernet), Marie Besnard (Anjou blanc, chenin, sec), Les Bonnes Blanches (Coteaux du Layon, chenin, liquoreux)
Disponibles au Fruit Défendu, Poitiers

Créé il y a un peu plus de sept ans sur la scène du... Carré Bleu, ce duo reste l’un des plus beaux objets musicaux qui aient été donnés à entendre. Et bien plus qu’un duo, c’est d’une véritable entité dont il s’agit là, une association totalement fusionnelle entre deux plasticiens du son qui travailleraient sur l’esquisse d’un même paysage. Une alchimie déconcertante, au comble de l’intériorité, de la retenue et de la fragilité, invoquant sons parasites et microtonalités, frottements crissants et lentes résonances rugueuses, source d’une poésie troublante et vertigineuse. Un univers fascinant qui ne pouvait que séduire l’immense Daunik Lazro qui rejoindra ces deux maestros de l’improvisation pour une seconde partie de soirée à n’en pas douter enivrante.
Quarante ans d’une carrière exemplaire, qui force le respect (mais qui n’a désespérément toujours pas trouvé les échos qu’elle mérite) et, pas une seconde, Daunik ne pense à se poser, se reposer, à déposer les armes. La douce colère salvatrice qui anime son souffle brûlant ne tarit pas, sa soif de rencontres reste inextingible et, ce soir encore, en la plus belle des compagnies, il arpentra plus en avant les territoires incertains qui s’ouvrent à lui, loin de tout chemin déjà largement balisé.

À écouter : Duo Agnel / Benoit : "Rip Stop" (Label In Situ, 2003)
Daunik Lazro : "Zong Book" (Label Émouvance, 2000)
Disponibles chez Improjazz

Nicolas Brasart & Galaxie Béchy
Rencontre autour d'une sélection de poèmes contemporains. Voix et instrument se mesurent au fil des textes, chacun improvisant son chemin, chacun donnant le poème à sa façon.

Kent Carter String Trio
Paul et CarIa Bley, Don Cherry, Gato Barbieri, Alan Silva, Steve Lacy, Mal Waldron, Sam Rivers, Oliver Johnson, Roswell Rudd... La liste des collaborations prestigieuses de Kent Carter est impressionnante. Installé en Fance (en Charente, plus précisément) depuis le début des années 70, il poursuit avec un rare talent ce qu’il considère comme le « long work in progress de toute une vie », et a écumé les scènes du monde entier. Fondé en 1982 (à l’époque en compagnie de Carlos Zingaro et François Dreno) son String Trio reste un de ces moments de grâce qui réconcilient avec toutes les musiques. Sans jamais concéder une seule note à la facilité, sans jamais s’écarter d’une exigence et d’une rigueur qui fait toute la valeur de leurs compositions respectives, mettant leur formidable virtuosité au service d’un discours jamais bavard, les membres du trio nous embarquent dans un univers fait d’une profusion de sons d’une incroyable richesse, d’inventions mélodiques et harmoniques nourries de références classiques, « jazzistiques », et de rythmes empruntés aux musiques traditionnelles.

À écouter : Kent Carter String Trio "Intersections" (Label EMANEM, 2005)
Disponible chez Improjazz

7 ateliers pour plus de 50 musiciens
Depuis 1979, les Ateliers Musicaux Syrinx proposent des cours individuels ou des ateliers collectifs pour partager, découvrir et apprendre la musique. Trente intervenants, musiciens professionnels et enseignants, encadrent 400 adhérents, amateurs de tous âges, débutants ou confirmés pour une pratique musicale allant du trio de musique de chambre au groupe de hard-rock, en passant par le jazz ou le chant choral.
En quartet, en sextet, en big band, en chœur ou en fanfare, les élèves des ateliers Syrinx et les profs qui les animent font la fête à tous les jazz (swing, bop, jazz rock, funk, soul…) et à leurs cousines latines (salsa, samba, bossa-nova…).
Un rendez-vous annuel festif et convivial.

Après trente années passées à bouleverser en profondeur la musique populaire bretonne en l’ouvrant résolument sur l’infinie variété des musiques du monde, Jacky Molard, violoniste virtuose, est aujourd’hui un musicien arrivé à maturité, riche d’un univers extrêmement cohérent, nourri de tous ces chocs de civilisation. Pour preuve cette formation, la première qu’il présente sous son nom. Un quartet acoustique à l’instrumentation rêveuse et raffinée, pour une musique constamment pulsative et mélodique, animée d’une manière d’euphorie, même lorsque la mélancolie s’installe. Musiques bretonnes et irlandaises, jazz, traditions balkaniques, toutes ces matières premières magnifiquement fondues en arrangements sophistiqués et poétiques, échangent leurs qualités, leur imaginaire, leur histoire, et s’inventent un avenir commun.

À écouter : « Jacky Molard Acoustic Quartet » (2007, Label Innacor)
Disponible sur Innacor

Duo Bellanger - Benoist
Après son passage au Carré Bleu avec le décapant quartet Kuroi voici 2 ans, Arnaud Benoist nous revient cette fois en compagnie du saxophoniste tourangeau Guillaume Bellanger. Tombés tout petits dans la marmite du free jazz, forts de quelques rencontres prestigieuses (Paul Dunmall, Mats Gustafson, Archie Shepp, Joelle Léandre ou Peter Kowald), ces deux éminents membres de la nouvelle génération savent se lancer à corps perdus dans des joutes endiablées placées sous le signe de l’énergie, de la liberté, à la recherche par tous les chemins de traverse possibles de l’improvisation lumineuse.

Quartet Vidal - Léandre - Cappozzo - Contet
On pourrait bien sûr se féliciter de retrouver sur scène Jean-Luc Cappozzo et Pascal Contet. Deux magnifiques instrumentistes, véritables poêtes de l’improvisation. On pourrait aussi disserter des heures sur le talent de Joelle Léandre, unique, inégalé. Des heures qui ne suffiraient même pas à ne serait-ce qu’effleurer la carrière de cette fabuleuse artiste. Mais concentrons nous plutôt sur Maguelone Vidal... Jean Paul Ricard, figure tutélaire de l’AJMI à Avignon, nous avait pourtant prévenu : « Celle-là, elle va faire mal ! » (avé l’assent).
Quelques enregistrements de ses récentes collaborations avec Christine Wodraska, Raymond Boni ou Cappozzo et Léandre ont confirmé sa sentence. Effectivement, ça fait mal ! Quel son, quel phrasé, quel engagement, quelle inventivité ! À l’heure où tous les spécialistes n’ont d’yeux que pour le « nouveau » phénomène Géraldine Laurent, espérons que Maguelone Vidal recueuille les louanges qu’assurément elle mérite déjà...

À écouter : Duo Bellanger - Benoist « Angela » (2008, Label Le Petit Label)
Joëlle Léandre - Pascal Contet « Free Way » (2007, Label Clean Feed)
Disponible chez  Improjazz

Victime du même syndrome que Peter Brötzmann ou ses deux acolytes de Sonore, Paul Dunmall reste un musicien trop souvent caricaturé. Pourtant, le classer dans la catégorie des saxophonistes voués aux seuls paroxysmes du cri serait on ne peut plus réducteur tant ce musicien phare de la scène anglaise est susceptible d’explorer tous les registres avec la même inspiration, capable d’atteindre des sommets d’intensité comme de se promener à la limite du murmure. Une diversité de modes de jeu que partagent ses deux complices de longue date, Paul Rogers, armé de sa « contrebasse » improbable, subtil magicien de l’archet, et Mark Sanders, au soutien rythmique aussi inventif qu’infaillible. Deux compagnons de rêve qui sauront, à coup sûr, offrir à la musique de ce maître-souffleur l’écrin qu’elle mérite. Un trio sax-basse-batterie dans la grande tradition du jazz, free bien sûr, mais pas que. Ne soyons pas réducteurs...

À écouter : « Deep whole » (2006, Label FMR)
Disponible chez Improjazz

Evidemment, à première vue, sur le papier, on pourrait s’attendre à un véritable déferlement sonore, à une compétition de « c’est moi qu’ai la plus grosse » (...anche...). Mais ce serait bien mal connaître ces trois figures majeures de l’instrument emblématique du jazz que de les réduire à de simples souffleurs-performeurs.
On sait déjà à quel point Peter Brötzmann a marqué de son empreinte l’histoire de la Free Music. 40 ans après l’anthologique « Machine Gun », le colosse de Wüppertal reste LA référence pour toute une génération d’improvisateurs dont font naturellement partie Gustafson et Vandermark. Réunis aux côtés du maître depuis plusieurs années déjà au sein de son monumental Chicago Tentet, tous deux rivalisent d’intensité et de puissance dans le jeu, mettant leurs ressources techniques et une virtuosité époustouflante au service d’un discours d’une violence terrassante.
Alors tornade cuivrée et tutti surpuissants, oui, certainement de temps en temps, mais pas seulement. Quelques mélodies aussi, des thèmes, très doux, aux résonnances folkloriques, certes ponctuées d’explosions sonores, brutales plus que bruitistes, mais qui en semblent alors le prolongement, comme une exacerbation expressionniste qui mêlerait l’ancestral et le contemporain. Et puis, bien sûr, avant tout, de la musique. Urgente, indispensable, sans concession, bref la plus belle qui soit.

À écouter : Sonore « Only The Devil Has No Dreams » (2007, Label Jazzwerkstatt)
Disponible chez Improjazz

Chaque année, le festival Make Art reste une occasion unique de découvrir des artistes qui repoussent toujours plus loin les limites de l'art numérique. Pour cette soirée de clôture, nous vous proposons une immersion au cœur du « code ». 
Le « live coding », c’est la modification à la volée d'un programme informatique en cours d'exécution, par l'édition en direct de son code source. Comme si on agissait en direct sur un circuit électronique, les effets produits sont instantanés et parfois imprévisibles. Et pour parfaire l'expérience, les artistes projettent le contenu de leur écran au public, en fond de scène, chacun pouvant ainsi en suivre les modifications et en ressentir les conséquences en temps réel. Mais que les irréductibles réfractaires à l’informatique ne s’inquiètent pas, tout ça fait bel et bien de la musique !
Matthew Yeeking, Robert Atwood, Alex McLean et Dave Griffiths sont des pionniers du « live coding » et du logiciel open source sur la scène londonienne. Officiant en duo ou en solo, ils termineront ensemble la soirée par une jam d'improvisation collective.