Quatre énergumènes azimutés, complètement à l’ouest de toute orthodoxie musicale, mais qui ne perdent pas le nord. Quatre figures éminentes de ces musiques de traverses, voyageurs au long cours, qui mettent le cap sur une destination sans doute précise, mais pas encore vraiment connue. Avec une feuille de route d’une précision redoutable : « Des années qu’il est dans l’air ce quartet, une envie commune et grandissante de se retrouver et de se jeter goulûment dans la musique. Arrivera ce qui arrivera, on en sait pas plus, on en dit pas plus... ».
Soit des directions qui pourraient sembler un peu floues si on ne connaissait pas la faculté de chacun de ces agitateurs de sons à tracer tout droit les chemins les plus sinueux pour nous amener immanquablement à bon port, celui du dépaysement musical le plus total.
Pas plus de capitaine que de moussaillon, sans boussole, le nez au vent, ils prennent le large en coupant toute amarre avec en seule ligne de mire l’envie d’aborder les rivages encore inconnus des musiques sans frontières. Des contrées sonores jamais très éloignés des terres du jazz le plus libertaire, mais qui n’interdisent en rien de se laisser porter par d’autres courants.

Le colosse de Wuppertal est de retour au Carré Bleu et, à 70 ans passés, son souffle rugueux n’a rien perdu de sa véhémence ! Une puissance de feu qui n’a pas faibli depuis le brûlot Machine Gun, paru en ’68, et sans doute plutôt indispensable pour suivre le rythme dantesque imposé par ces deux véritables terroristes de la rythmique que sont John Edwards et Steve Noble. Un couple infernal dont on n’oubliera pas de sitôt le concert fabuleux donné l’an passé au Carré Bleu aux côtés de Sophie Agnel...
Et de même qu’il aura semblé tout naturel que ces trois monuments vivants du free européens clôturent le festival Météo 2012 - dernière édition sous la houlette inspirée d’Adrien Chiquet et donc tout dernier concert qu’il aura eu la brillante idée de programmer - quelle plus belle proposition que ce trio pour notre première soirée de l’année ?!
Une soirée qui s’annonce d’ores et déjà brûlante et qui ne devrait que pouvoir nous redonner espoir à l’aube d’un millésime 2013 qui se profile plus sombre encore que les précédents. Il se dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et quand on voit à quel point ces trois gaillards le sont, en vie...

Charlène Martin explore la voix dans tous ses états passant des standards, au jazz contemporain et au free jazz, se passionnant autant pour le discours écrit que pour l’improvisation spontanée, pour la matière sonore brute autant que pour les beaux textes et les belles mélodies. N’ayant pu se résoudre à choisir entre toutes ces pistes, elle fait le choix de l’éclectisme vocal.

Cette nouvelle formation mêlant voix, cordes et instruments à vents, explorera un répertoire de standards contemporains, pop-rock et jazz, ainsi que des compositions originales, et des improvisations autour de ces différents thèmes, comme un « cabinet de curiosités » poétiques et musicales. Un voyage ludique, qui sera porté par des musiciens explorateurs dans des domaines aussi variés que les musiques contemporaines, le baroque, la pop, le free jazz, le métal, ou le jazz contemporain.

Chaque instrumentiste, par son parcours atypique, enrichit ce voyage sensible, autour d’un répertoire vocal original…

En résidence de création, Songs for 6 présentera sa création jeudi 21 décembre à Carré Bleu : plus d'infos

Charlène Martin explore la voix dans tous ses états passant des standards, au jazz contemporain et au free jazz, se passionnant autant pour le discours écrit que pour l’improvisation spontanée, pour la matière sonore brute autant que pour les beaux textes et les belles mélodies. N’ayant pu se résoudre à choisir entre toutes ces pistes, elle fait le choix de l’éclectisme vocal.

Cette nouvelle formation mêlant voix, cordes et instruments à vents, explorera un répertoire de standards contemporains, pop-rock et jazz, ainsi que des compositions originales, et des improvisations autour de ces différents thèmes, comme un « cabinet de curiosités » poétiques et musicales. Un voyage ludique, qui sera porté par des musiciens explorateurs dans des domaines aussi variés que les musiques contemporaines, le baroque, la pop, le free jazz, le métal, ou le jazz contemporain.

Chaque instrumentiste, par son parcours atypique, enrichit ce voyage sensible, autour d’un répertoire vocal original…

En résidence de création, Songs for 6 présentera sa création jeudi 21 décembre à Carré Bleu : plus d'infos

A la croisée du jazz, de l'electro-rock et des musiques orientales, Monkomarok invente une musique vagabonde et rageuse, hybride et fascinante, un tumulte foisonnant d'idées, de mélanges et de sons surprenants, un souk imaginaire animé par une foultitude de mariages musicaux insensés (chant arabe, français, portugais, percussions, jazz, improvisation). Une "electro-world-jazz-expérience" dont la couleur est nomade, l'odeur acoustique, la forme électrique.

Depuis qu'il s'est converti à l'impro libre, le batteur Fabrice Favriou ne cesse d'élargir ses influences (de Magma à l'Effet Vapeur, de Nina Hagen à Henry Threadgill, de The Ex à Jim Black, de Sonic Youth au New Orchestra de Barry Guy, du free à l'électronique) et d'enrichir son propos. Il embarque son nouveau sextet dans des jeux hard jungle et pop punky, bruitistes et contemporains urbains, sur des scénarios free/techno tendus, énergiques, renversés, jusqu'au boutistes.

Formé par Pierre Fabre et André Jaume (comme Chevillon et Tchamitchian), le contrebassiste atypique Bernard Santacruz a la particularité de passionner certains des meilleurs musiciens américains (on se souvient de son bouleversant duo avec Franck Lowe). Cette fois, c'est le percussionniste de Chicago Michael Zerang (P. Brötzman, W. Parker, H. Drake, etc.) qui l'a invité pour ce trio avec le guitariste Jeff Parker (Tortoise, AACM…) après l'avoir entendu au festival Banlieues Bleues.

C'est Jean-Luc Cappozzo, trompettiste qui débuta dans une harmonie municipale et un orchestre de l'armée avant de se hisser au plus haut niveau du jazz actuel, qui a souhaité cette rencontre inédite avec la plus grande contrebassiste du monde (on ne présente plus Joëlle Léandre) et Géraldine Keller, chanteuse et flûtiste de Da-Go-Bert (qu'on a pu voir dans Vertiges de J. P. Drouet et entendre dans des musiques de Vania Dombrowsky pour Odile Azagury) dont le travail sur la voix évoque l'inoubliable Cathy Berberian

Elève de Marius Constant, compagnon régulier de F. Janneau, M. Portal, T. Gurtu, leader de groupes (dont le Mégaoctet ou le Putain d’Orchestre Modulaire), compositeur pour le jazz, mais aussi pour la Maîtrise de Radio France ou l’ensemble Ars Nova, Andy Emler s’est acoquiné avec Jean-François Prigent, vocaliste primal, décathlonien de la guitare sommaire et chorégraphe de lentilles (complice de Lubat, Minvielle, Xavier Vidal, Yannick Jaulin ou de la Cie du Coq à l’âne) pour un duo improvisé, improbable, imprévisible. Duo qui sera précédé d’un solo tout aussi déjanté de Médéric Collignon, trompettiste-vocaliste "allumé grave". Quant à l’issue de la soirée, mieux vaut la déconseiller aux amateurs de délicatesses sirupeuses.

Catherine Jauniaux a suivi un parcours atypique auprès de gens comme Fred Frith, Tim Hodgkinson, Chris Cutler, Zeena Parkins, Marc Ribot, David Moss ou Tom Cora. A New York, on l'appelait "the human sampler". En France, elle multiplie les rencontres avec Barre Phillips, Louis Sclavis, Erik M., des danseurs, des plasticiens... Après sept ans de travail avec Luc Ferrari, Carole Rieussec, "électroacousticienne live" du duo Kristoff K Roll se consacre à la création et à l'improvisation avec Daunik Lazro, Xavier Charles, Thierry Madiot, Le Quan Ninh, Kaffe Mathews, Martin Tétreault… Voix vivante, voix enregistrées sont "gribouillées", triturées, pour griffonner d'étranges et poétiques personnages et paysages sonores. Elles ont trouvé un complice enthousiaste en Vincent Courtois dont le somptueux solo de violoncelle constituera la première partie de cette soirée inédite.