Formé au Conservatoire de Niort et dans les stages de « Jazz en Gâtine » (avec Jack De Johnette, Peter Erskine ou Adam Nusbaum), Fabrice Favriou  est le batteur régulier des formations de Claire Bergerault et Jean-Yves Monjauze (Bleu Claire, Inconscient Collectif, l’œuf, Jean-Yves Monjauze Trio…). Passionné de musiques ethniques et de jazz contemporain autant que de musique contemporaine et de free jazz, il a choisi la voie radicale de l’improvisation libre. Libre de toutes contingences harmoniques et de structures trop étriquées, en compagnie de deux complices qui ne demandent que ça.

Cet insolite trio de cuivres réunit, depuis 1995, trois solistes de très haut niveau pour un jazz de chambre atypique, une musique follement libre, joyeuse, contemporaine, inspirée, audacieuse et surtout très improvisée. On y retrouve les influences majeures de François Thuillier, qui joue  dans l’Orchestre de Radio France, celui de l’Opéra de Lyon, l’Ensemble Ars Nova ou l’Intercontemporain de Pierre Boulez, aussi bien qu’avec Ray Anderson, Lester Bowie, Louis Sclavis, Claude Barthélémy, Andy Emler, Marc Steckar, Yves Robert ou Jean-Luc Cappozzo.

Charlène Martin et Vincent Boisseau ont entrepris de rencontrer d’autres musiciens dans des sortes de pique-niques ou chaque convive est tenu d’apporter quelques scénarios musicaux qu’il a préparés afin de les faire partager aux autres. Avec le contrebassiste et le batteur du subtil et swinguant groupe « Triade », ils ont invité Olivier Benoît, l’un des futurs grands de la scène européenne qui, après avoir commencé par le hautbois au conservatoire de Valenciennes, est passé à la contrebasse avant de s’orienter vers la guitare, le jazz et l’improvisation avec Gérard Marais, Jean-François Canape, AnickNozati et Fred Van Hove.

Sophie Agnel aime confronter son jeu inventif à ceux d’autres improvisateurs qui explorent les sonorités les plus inattendues de leurs instruments. On a pu l’entendre (entre autres) à Parthenay avec Phil Minton (voix) ou Eric M (platines) et à Carré Bleu avec Michael Doneda (saxophones) et Michael Nick (violon). De son côté, Olivier Benoît multiplie les aventures dans les contextes les plus variés (avec Deschepper, Kassap, Tchamitchian, Marais, Mahieux, Guionnet, etc.) et mène avec La Pieuvre, son big band de 24 musiciens, une fantastique expérience d’improvisation collective. Il était inévitable que ces deux « chercheurs qui trouvent » se retrouvent sur scène. 

Eric Groleau et Eric Brochard sont devenus, au cours des dernières années, deux musiciens incontournables, présents dans toutes les aventures novatrices qui ont fait bouger le jazz régional. Leur talent leur a ouvert les portes de la scène nationale puisque l’un est devenu le batteur de la prochaine création de Dominique Pifarély et l’autre, le contrebassiste de plusieurs formations de Sylvain Kassap. Venu de la musique classique et contemporaine, le magnifique bassoniste Jean-Jacques Decreux s’est pris, à leur contact, d’une véritable passion pour l’improvisation. En créant son premier groupe, le jeune batteur-percussionniste Eric Groleau s’est donné un pari ambitieux : écrire pour une formation inhabituelle (avec des instruments plutôt classiques comme le basson ou le violon), des compositions contemporaines (ne reniant pas certaines inspirations traditionnelles), pour des improvisateurs venus d’horizons très divers. 

La démarche de ce quator à cordes (créé en 1994, et appelé alors Archet Type) est exemplaire de l’un des courants majeurs du jazz d’aujourd’hui, celui où l’écriture contemporaine et l’improvisation libre se rejoignent et se prolongent insensiblement, où les individualités se fondent dans la musique du groupe sans rien perdre de leur identité et de leur liberté. Son dernier disque Linéal, enregistré  sous la direction artistique de Dominique Pifarély, est une réussite totale. 
 

D’une part, Sophia Domancich s’est imposée comme la pianiste la plus convoitée par les big bands français (Big Band Lumière, Quoi de neuf docteur ? et l’actuel Orchestre National de Jazz). D’autre part, elle est la pianiste préférée des musiciens anglais (Elton Dean, John Greaves, Robert Wyatt, Paul Dunmall, Evan Parker…) parmi lesquels elle a choisi, pour jouer sa propre musique, les deux partenaires de son trio, sans doute le meilleur trio piano-basse-batterie européen actuel.
Leader et pianiste de big band, deux rôles plutôt «musclés», où cette jeune femme réservée révèle un force, une maîtrise et un plaisir de jouer enthousiasmants.

L’ Electric Group In Out a la joie de vous faire part de la naissance de son premier CD, qu’un pot offert par Off Productions arrosera joyeusement à l’issue du concert. Les ancêtres (Joe Zawinul, Wayne Shorter, Miroslav Vitous, Alphonse Mouzon, Jaco Pastorius, etc.) ont été très émus par la nouvelle (ils pouvaient difficilement faire comme s’il n’y était pour rien). Claude Barthélémy ne s’est pas contenté d’accepter le rôle, gentiment honorifique, de parrain, puisqu’il a tenu à payer de sa personne en venant participer à la conception même du bébé. En effet, on peut l’entendre à la guitare et au oud (il ne peut plus s’en empêcher) sur plusieurs titres de l’album et il sera sur scène pour aider le nouveau-né à affronter les caprices du « Bulletin Météo ».

C’est lui qui, avec son octet « pour une Nouvelle-Orléans », avait inauguré avec éclats les concerts de jazz  et de musiques improvisées de Carré Bleu en octobre 1997. Il était revenu trois soirs avec un magnifique quartet (Daunik Lazro, Claude Tchamitchian, Christophe Marguet). Claude Barthélémy nous offre cette fois la primeur d’un quartet inédit. Un quartet qu’il vient de constituer pour le concert avec l’ensemble Ars Nova à l’occasion duquel Laurent Dehors, Hélène Labarrière  et Alessio Riccio interprètent des pièces écrites pour eux. Ce soir, à Carré Bleu, le quartet reprend la même thématique pour mieux s’évader de la partition car, dit Claude Barthélémy, « il s’agit de jazz, de jazz d’aujourd’hui, en europe, avec une rythmique qui ne craint pas le swing, un guitariste qui ne craint pas le blues et u sax qui ne craint rien du tout et surtout pas l’humour ».

Du swing, de l’humour, de subtiles références au début du siècle français (Debussy, Satie, Ravel…) comme à la fin du siècle américain (Eric Dolphy, George Lewis…), des compositions inventives et des improvisations audacieuses  par un trio tout terrain de musiciens qui se retrouvent régulièrement au sein d’une drôle de fanfare, La Crompagnie Éole, ou d’un big band, Le DSOT, qui improvisent avec des jongleurs, sur les vins ou dans les caves, et dont on peut rencontrer le percussionniste dans l’Orchestre Poitou-Charentes, l’Orchestre National des Pays de Loire, L’Ensemble Baroque Parisien ou la symphonie du Marais.