La dernière fois que l’Unit de Gilles Le Gat s’était produit à Carré Bleu, c’était en mars 1999. Depuis, il s’est étoffé de nouveaux musiciens  et s’est enrichi d’un nouveau répertoire qui puise une grande part de ses influences dans la musique subtile et raffinée du trompettiste canadien (dont la carrière est essentiellement européenne) Kenny Wheeler. Pour emmener son groupe, Gilles Le Gat a invité Eric Echampard, l’un des batteurs les plus passionnants de la nouvelle génération qu’on a vu souvent à Poitiers avec les groupes de Claude Tchamitchian, Marc Ducret, François Corneloup Andy Emler, ou en duo avec Raymond Boni.

Sept ensembles, une cinquantaine de musiciens, pour donner, sur la scène de Carré Bleu, le résultat du travail des élèves de Syrinx et de leurs professeurs au sein des ateliers jazz. Chaque atelier a sélectionné les meilleurs morceaux de son répertoire. On entendra le « Little Big Band » de Christophe Brosset, le « Latin Jazz » de Pascal Gachet, le « Jazz Binos » d’Olivier Battle, le « Trip Bop » de Christophe Limousin, le « Funky Jazz’70 » de Paul Brousseau, le « Mingus Ensemble » de Gilles Le Gat et la Fanfare de Nicolas Scheid… Du swing, du funk, du be-bop, du latino, du jazz-rock, pour une soirée multicolore.

Ce concert dégustation est un hommage éphémère à des vins qui vont disparaître. Ils sont l’œuvre d’un vigneron exceptionnel qui a mené pendant une douzaine d’années, une recherche inventive et passionnée sur quelques hectares de Vouvray. Il a révélé des caractères insoupçonnés du chenin, un cépage à travers son instrument, sa propre personnalité. Mais l’implacable logique de la rentabilité a mis fin brutalement à sa quête de rigueur, d’authenticité, d’intensité, de complexité, de plaisir. Les musiciens qui vont improviser en sa compagnie sont tombés amoureux de ses vins, et il a aimé leur musique. Il a réservé quelques millésimes spécialement pour cette soirée, dont on espère qu’elle n’est pas une soirée d’adieu.

Duo Fougère
Jean Pallandre et Marc Pichelin sont deux musiciens qui passent la plupart de leur temps à écouter les fougères pousser, les grillons striduler, les mouches bourdonner, le vent bruisser dans les feuilles et les avions faire gronder le ciel. Ils enregistrent, le plus fidèlement possible, des paysages sonores pour  composer d’étonnantes « phonographies » qui sont de véritables photographies pour l’oreille. Leur travail, ni documentaire, ni romantique, est une écoute sensible du quotidien qui fait du réel une source  de poésie. En concert, ils mélangent leurs phonographies avec des instruments électroacoustiques pour prolonger  l’auditeur  dans un bain sonore sensoriel et sensuel.

Les musiciens du CMFI seront animés par Jean Pallandre pour débuter cette soirée.

Nous avions accueilli Akosh S. à Carré Bleu en décembre 98 avec son premier quartet (Joe Doherty, Bernard Malandain, Philippe Foch), après sa tournée en première partie de Noir Désir. Depuis, il a rencontré la bande de Noël Akchoté et du label Rectangle (où il a enregistré un duo avec Didier Levallet, sur le CD Orléans qui est un magnifique hommage à Labert Ayler) et la bande de l’ARFI de Lyon (le même CD Orléans comprend un autre duo enregistré à Carré Bleu par Jean Bolcato et Maurice Merle). Pour enregistrer son prochain disque live au Confort Moderne, ce nouveau quintet rassemble quelques piliers de l’ARFI, Charbonnier, Bolcato et Rollet, habitués aux impros embrasées et déjantées, et un pilier de Rectangle : Charlie O, spécialiste de l’orgue hammond décalé…  

Mendelson, le groupe de chanson free de Pascal Bouaziz (qui vient de sortir un disque avec des invités comme Joëlle Léandre, Daunik Lazro ou Quentin Rollet) assurera la première partie de ce concert.

Dominique Pifarély offre au public de Carré Bleu la primeur de son nouveau trio qu’il vient de constituer avec deux jeunes musiciens au talent prometteur : le guitariste David Chevallier qu’on a entendu récemment dans le trio de Laurent Dehors, et le batteur poitevin Eric Groleau. Qu’il soit venu participer à des rencontres totalement improvisées (avec Yves Robert et Marc Ducret en 98, avec Vincent Courtois et François Corneloup en 99), qu’il soit venu à l’invitation d’autres musiciens (avec le trio de Louis Sclavis ou avec le Parkahuit de Charlène Martin en 2000), qu’il soit venu faire travailler les étudiants du CEFEDEM du CFMI ou les élèves de Syrinx) ou en duo avec François Couturier (juin 2000), Dominique Pifarély a toujours fait preuve de la même inventivité, de la même virtuosité, de la même richesse d’inspiration, dans un domaine musical où le discours écrit ou improvisé se construit aux frontières du jazz et de la musique contemporaine.

Pour lancer cette nouvelle saison de Jazz à Poitiers, une horde (sauvage) de quatorze musiciens envahit la scène de Carré Bleu. C’est La Marmite Infernale, le big band survolté de l’ARFI, dans Au Charbon, son nouveau répertoire. Au Charbon, c’est un hommage  joyeusement lyrique (et fortement rythmique) à l’ère industrielle. Celle des hauts fourneaux, des laminoirs ou des verreries dont les bruits s’éloignent inéluctablement dans le temps (et dans l’espace), celle des cités ouvrières, des luttes syndicales, des bistrots et des utopies sociales qui ont façonné notre civilisation et où La Marmite puise les fondements très actuels d’un nouveau folklore imaginaire pour le siècle qui commence. 
 

Après son quarter américain (avec Bernie Wallace, Mark Dresser et Ed Thigpen en 1999), puis son quartet  européen (avec le saxophoniste allemand Christof Lauer, le contrebassiste français Claude Tchamitchian et le batteur italien Andrea Michelutti en 2000), Eric Watson vient de constituer, pour 2001, un nouveau trio avec deux musiciens français. Deux talents confirmés chez lesquels il a trouvé le lyrisme, la fougue, la finesse et le swing que requiert sa musique et avec lesquels s’est nouée immédiatement une enthousiasmante complicité.

Scott Rosenberg est DJ ou présentateur dans les clubs de Chicago, il est gérant du label « Barely Auditable Records », mais il est surtout un étonnant clarinettiste, spécialiste de la clarinette contrebasse, (maîtrisant aussi les saxophones et les flûtes), un compositeur expérimental de pièces courtes aussi bien que de grandes suites symphoniques, et un improvisateur habitué des lieux « mythiques » tels que la Knitting Factory ou The Empty Bottle, et des aventures « créatives » avec Anthony Braxton, Pauline Oliveiros ou Eugene Chadbourne.  

C’est au « Café du Boulevard », un bistrot de Melle où un ange tutélaire en forme de Jean-Luc Cappozzo ailé grandeur nature plane au-dessus du bar, que Christophe Joneau et notre trompettiste (qui est en train d’affirmer sa place parmi les grands de l’histoire de la trompette) ont pris l’habitude de faire le bœuf avec des amis de passage. Quand Christophe Joneau a décidé d’enregistrer le disque du nouveau quartet qu’il vient de créer (avec Géraldine Laurent, du « New Orleans Society », Guillaume Souriau, qu’on a l’habitude d’entendre avec Lolo Bellonzi ou Dider Fréboeuf, et Eric Bretheau, qui joue chez Jean-Marc Padovani ou Christian Lavigne) c’est donc tout naturellement qu’il a fait appel à Jean-Luc Cappozzo, mais aussi aux accordéonistes Alain Bruel et Manou Lefeuvre.