Knabenduett 
Première du nouveau spectacle musical de Knabenduett, mis en espace par Marc Séclin.
À travers un programme réunissant Aperghis, Rossé, Cavanna, Di Donato, Kagel, Scelsi ou Tôn-Thât Tiêt, Barbara Tennguin et Edwige Fouquet dialoguent, discutent, improvisent, en une suite de saynètes où la surprise, l’émotion, l’humour invitent à une écoute très vivante de la musique contemporaine.

Les philatélistes 
Les Philatélistes dévoilent les trésors  de leur collection de « timbres ». Cette création est le fruit d’un désir, né lors d’une rencontre au festival de Parthenay, de confronter les spécificités de la musique classique et contemporaine d’une part, et celles du jazz et de l’improvisation d’autre part. Sylvain Kassap, familier des deux univers, a animé, à partir d’improvisations initiales, ce montage collectif  de jeux, de discours, de rôles, qui se rejoignent, s’opposent ou s’entrelacent, créant un monde sonore ludique, riche de matières et de couleurs changeantes.

Continuons à dévoiler notre carré de dames, les plus grandes du piano européen, programmées cette saison à Carré Bleu. Après Christine Wodraska, Sophia Domancich, et en attendant Irène Scheizer, voici Sophie Agnel, dont les compagnons de route de son jeune parcours (Regef, Orti, Akchoté, Rollet, Madiot, Breschand, Chevillon, Labarrière, Corneloup, Riesler, Pauvros, Eric M, Paul Rogers, Sonny Murray, Phil Minton…) témoignent de choix exigeants et audacieux. Confirmation avec ce trio structuré en hélice, ADN (Agnel, Doneda, Nick), dont l’enchevêtrement des brins permet de stocker un grand nombre d’informations. Les extrémités restant toujours libres, la séparation des brins est possible à condition, bien sûr, que l’un des brins tourne autour de l’autre.

Il n’y a guère d’exemples de ce que peut être un spectacle musical des Diaboliques. Elles possèdent une telle maîtrise, une telle culture, tant d’audace et d’imagination que le moindre prétexte peut être le point de départ d’une performance éblouissante d’intention, de coups de théâtre, de péripéties, de gags. Un mot, un geste, un incident, et les propositions fusent, aussitôt reprises, commentées, enrichies, détournées, dramatisées… Les voix s’envolent vers des airs d’opéra ou des comptines, pour dégringoler en cascades jusqu’à la raucité du blues… Ces trois musiciennes ont repoussé très loin les limites de leurs instruments et du discours musical. Avec elles, tout peut arriver : courts tableaux, imprévisibles suites, java jazzy, déferlements atonaux, drames, rires… On les a vues danser, raconter des histoires, aimer et haïr leurs instruments tout en improvisant de fascinants happenings transgressant allègrement tous les codes de la pensée musicale unique.

Cuivres, anches, cordes claviers, percussions, ainsi que quelques instruments inattendus du côté des musiques traditionnelles (puisque c’est une nouvelle option du CEFEDEM), comme un ensemble de 4 vielles à roue et un trikititcha (sorte d’accordéon basque) vont s’assembler en groupes à géométrie variable qui se succèderont pour un concert  de musiques totalement improvisées. Un moment fort de l’atelier de quatre jours au cours desquels, à raison de 6 heures par jour, le violoniste Dominique Pifarély et le pianiste Jean-Pierre Chalet vont plonger les 36 futurs professeurs de conservatoires dans un grand bain d’improvisation.

Deux américains venus vivre en France, une niçoise fraîchement installée en Poitou, un alsacien enraciné au cœur du vignoble bordelais, tous les quatre compositeurs de musique contemporaine, enseignants (l’un d’eux est même inspecteur de la musique) et surtout improvisateurs. Quatre créatures étranges débarquées d’on ne sait quelle planète (l’un d’eux est même surnommé E.T.) qui se retrouvent pour la première fois sur la même scène. C’est le hasard qui va décider de la succession des rencontres, des combinaisons instrumentales, mêlant (ou opposant) les ardeurs des uns aux douceurs des autres, les nuances et les tonitruances.

« Cadran lunaire », le deuxième disque du trio de François Corneloup, vient de sortir. Il est en passe de provoquer autant de chocs, autant d’émois, autant de coups de cœur (ça dépend des magazines) que le précédent, « Jardins d’ouvriers ». L’été dernier, à la suite d’une rencontre avec Claire Bergerault et Jean-Yves Monjauze (« inconscient collectif », « l’œuf », « Bleu Claire »…), François Corneloup a eu l’envie de retravailler certaines de ses compositions en y intégrant la voix de Claire et tout son univers « parlé-chanté » où la poésie et le chant, le jazz et la chanson viennent dialoguer avec les mélodies, les rythmes et les timbres du quartet. Le résultat, c’est cette création pour « quartet de chambre et voix » dont l’intimité n’interdit pas les débordements et dont la sensibilité n’interdit pas l’humour.

Le magnifique duo de Dominique  Pifarély et François Couturier est une « chose » musicale indéfinissable : c’est vivant, c’est mouvant, c’est émouvant, c’est fascinant… C’est une plongée élégante et lyrique au pus intime d’une conversation brillamment spirituelle. Et ça remonte en élans irrépressibles, pour une sorte de danse sensible où s’apprivoisent des pulsions jaillissantes. Ça avance, dessinant des chemins lumineux, des schémas limpides, dans des paysages chaotiques. C’est un dialogue d’une rare intensité et d’une rare cohérence. La première partie de la soirée égrènera les fruits des rencontres entre Dominique Pifarély, François Couturier et les 25 musiciens du CFMI.

Ils ont gagné ! Ils sont Champions d’Europe. Revoici les quatre finalistes du dernier Tournoi Européens d’Improvisation Musicale organisé au printemps dernier par le Conservatoire, le Confort Moderne, l’Improviste, Cap Rock/Cap Sud et Jazz à Poitiers. À l’issue de 26 matchs opposant 16 groupes venus de toute l’Europe, ils se sont retrouvés face à face pour la finale. Mais plutôt que de s’affronter, ils ont pris le parti de redistribuer les cartes et de confronter leurs décalages et leurs bricolages sonores en « Kenoshnock » et « Electrovel ». Une soirée ludique, funambule et imprévisible pour deux duos, et un quartet inédit.

Kartet a déjà dix ans ! Et quand ils ont fêté cet anniversaire, ce sont Steve Lacy, Marc Ducret, Steve Coleman, Stéphane Payen ou Patrick Zimmerli qui ont écrit, spécialement pour eux, les compositions de leur création à Banlieues Bleues. Pour Télérama, c’est « l’intelligence du jazz français », pour Jazz Magazine, « une référence tant en matière d’écriture qu’en matière de jeu », pour le Nouvel Obs, c’est « l’un des groupes les plus originaux  et les plus cohérents apparus récemment en France », pour Jazzman, ils préfigurent « une M’Base à la française », pour France 2, ils représentent « la nouvelle vague du jazz français », et ils font, selon France Culture, « la musique la plus fraîche, la plus légère et la plus neuve qu’on ait entendu depuis longtemps en France ». Et ils n’étaient encore jamais venus à Poitiers !

Carte blanche au CFMI
Concert de 25 musiciens du Centre de Formation des Musiciens Intervenants de Poitiers.

Michel Godard – Souffles Continus
Michel Godard a libéré le tuba, il a réhabilité le serpent, il a apprivoisé le didjeridou… Il poursuit une carrière internationale d’une incroyable richesse sans rien abandonner des musiques qui le passionnent : l’improvisation et le jazz créatif, le travail avec la voix, la vielle à roue ou l’orgue de barbarie, la musique classique, ancienne et contemporaine. Il joue, entre autre, des pièces écrites pour lui par Drake Mabry (autre joueur de serpent et de didjeridou), qui a écrit aussi pour les musiciens du CFMI une création autour du souffle continu utilisant les didjeridous et les clarinettes en bambou. 
Cette pièce sera reprise le jeudi 15 juin lors d’un concert gratuit au cours duquel les musiciens du CFMI passeront, devant un jury, leurs épreuves terminales de fins d’années.