Ils totalisent, à eux trois, un nombre impressionnant de prix, de médailles et de diplômes. Pascal Delage est professeur au CNR de Poitiers, Jean-Pierre Berry est cor solo de l’Orchestre de Cannes-Paca, Christophe Renaud est professeur à l’ENM de Châteauroux. Leurs parcours les ont amenés à jouer avec François Janneau, Martial Solal, Marc Steckar, Philippe Legris, Valentin Clastrier, Laurent Dehors, Marcel Azzola ou la chanteuse Tamia, dans des orchestres philarmoniques, d’opéra ou contemporains, à se croiser au sein de l’Ensemble Ars Nova, de l’Opossum Gang ou l’Occidentale de Fanfare. L’instrumentation, qui va des instruments les plus primitifs aux plus technologiques en passant par ceux de l’orchestre classique, est souvent relayée par d’étonnants effets qui entraînent le tango ou le rock dans les univers sonores inouïs.

Dans notre région, on connaît bien les musiques de Vania Dombrovszky pour les chorégraphies d’Odile Azagury, mais on connaît moins celles qu’il pratique (musique improvisée, jazz, musiques ethniques, tango, baroque, musique contemporaine, musiques tziganes et séfarades…), en France, ou en Europe, au sein de groupes comme Zhar ou la compagnie du sculpteur Denis Tricot. Avec le tromboniste Fabrice Charles, premier prix de conservatoire qui se consacre essentiellement à l’improvisation (avec Di Donato, Doneda, Ninh Lê Quan, la Fanfare de la  Touffe…) et Marc Pichelin, compositeur, membre du Groupe de Musique Electroacoustique dAlbi (et scénariste de BD du collectif Les Requins marteaux), ils créent des instants totalement improvisées qui se nourissent autant de l’écoute mutuelle que des aléas de l’environnement et de la fantaisie de chacun.

Peintre et musicien (prof d'impro et d'arts plastiques), Benjamin Bondonneau s'est imposé d'emblée, avec un fantastique solo, parmi les spécialistes les plus inventifs de la clarinette dont il élargit l'espace vibratoire et le lexique sonore. En attendant son futur duo avec Daunik Lazro (enthousiaste), il a joué avec Michel Doneda, Ninh Lê Quan, Jacques Di Donato ou François Rossé. Pour partager, en toute liberté, la poésie du son comme celle du geste, il a choisi deux partenaires habitués aux rencontres aventureuses (avec Doneda, Lê Quan, Léandre, Leimgruber, Pallandre, Répécaud, etc.).

Jazz vocal
Belle soirée pour les amateurs de jazz vocal. Ils vont voir se succéder une dizaine de chanteurs et de chanteuses défendant les grands standards du be-bop soutenus par un solite trio composé de Marc Brochet (qui dirige cet atelier) au piano, Guillaume Souriau à la contrebasse et Mathieu Dubois à la batterie, avant la prestation d’un chœur swinguant à quatre voix…

Mingus Ensemble
Belle Soirée également pour les amateurs de Charlie Mingus (ou pour ceux qui vont découvrir sa musique), ce rebelle en colère, plein d’humour et de tendresse, dont l’orchestre était un atelier de recherche permanente. Pour travailler son répertoire, Gilles Le Gat a réuni un « workshop » de treize musiciens : dix cuivres (quatre trompettes, deux saxophones sopranos, deux altos et deux ténors), une guitare, une contrebasse et une batterie.

François Rossé, compositeur lumineux, poète illuminé, improvisateur allumé (dont une œuvre, Force de gris, a été créée par l’Orchestre Poitou-Charentes en 1994), après s’être « éclatée » avec des gens comme Bernard Lubat, Carlo Rizzo ou Sylvain Kassap, a souhaité rencontrer Dominique Répécaud et Fabrice Charles. Le premier, guitariste autodidacte bidouilleur et trifouilleur, prolonge avec bonheur les expérimentations du « free rock » des années 80. Le second est un tromboniste premier prix de conservatoire qui ne se prive d’aucune  de ses passions pour les musiques classiques, contemporaines, électroaccoustiques et, surtout, improvisées. Dominique Répécaud et Fabrice Charles se sont souvent rencontrés, aux côtés de Jacques Di Donato, Michel Doneda, Ninh Lê Quan, Beñat Achiary, Xavier Charles, Jean Pallandre, Günter Müller ou Emmanuel Petit. C’est donc dans cet espace, à la croisée du rock, du free et de la musique contemporaine, que ces trois aventuriers e l’imprévisible vont faire surgir, entre des moments de détente sereine, de fulgurantes éruptions musicales et se précipiter, avec délices, dans les chaos vertigineux  qui vont s’ouvrir sous leurs pieds. 

Mini bid band - Bip Bip - Latino

Trois ateliers de Syrinx pour trois approches du jazz. L’esprit des bigs bands de Duke Dellington pour une formation inhabituelle (un accordéon, une flûte et un violon en plus des cuivres, du piano et de la section rythmique) sur de grands classiques (Night Train, Satin Doll, Bluesette…) sous la direction de Christophe Brosset. Du Be-bop de Charlie Parker au jazz de John Coltrane pour le quintet Bip-Bip (saxophone alto, clarinette, guitare, basse, batterie) emmené par Christophe Limousin qui y tient la partie de basse.
Le jazz latino d’inspiration cubaine (Ray Baretto, Poncho Sanchez) pour trompettes, un cornet, un saxophone, un piano, une guitare, une batterie et des congas réunis par le trompettiste Pascal Gachet.

On connaissait les diverses facettes des talents de Charlène Martin qu’on a pu entendre chanter, depuis une dizaine d’années, aussi bien des standards que ses propres compositions, de la bossa-nova que des improvisations totalement libres. Nous allons découvrir ses premiers pas dans la composition et la direction d’orchestre. Des premiers pas ambitieux, auxquels l’amicale présence de Claude Tchamitchian a donné à la fois plus d’assurance et de hardiesse. 
« Parkahuit » est, en effet, l’aboutissement d’un projet de création, entrepris dès l’automne 1997, et comprenant plusieurs étapes de travail sur l’écriture, les arrangements, l’improvisation, le jeu collectif, le son, etc. Outre deux compositions originales (dont l’une de Claude Tchamitchian) qui seront créées lors de ce concert, Charlène Martin propose un répetoire où elle affirme son désir de « raconter de belles histoires » à travers des pièces ludiques , malicieusement « scénarisées », offrant à chacun de ses sept complices l’occasion d’exprimer sa (forte)  personnalité.

New World Music
Attention, voilà New World Music, cinq saxophonistes, un guitariste et un batteur qui ont entre 12 et 15 ans et qui seront peut-être les jazzmen des années 2010-2020. Nicolas Scheid leur a fait travailler les musiques qu’ils aiment, et ça va d’Eric Satie à Bob Marley, de la bossa-nova à la Mano Negra !

Jazz Binos
Quand aux cinq musiciens de Jazz Binos (saxophone alto, saxophone ténor, piano, basse, batterie) emmenés par Olivier Battle (qui abandonne provisoirement sa basse pour jouer, mais pas en même temps, de la guitare et de la trompette), ils ont choisi une esthétique résolument binaire pour revisiter des thèmes de Wayne Shorter, de Jaco Pastorius ou de John Coltrane.

On mesure, aujourd’hui, l’importance de l’apport des européens à l’histoire du trombone contemporain dans les musiques innovantes. Après Albert Moangelsdorf puis Yves Robert, c’est Thierry Madiot qui assure la relève. Nourrissant sa recherche d’expériences électroaccoustiques ou informatiques, d’interprétation d’œuvres contemporaines (Cage, Shnebel, Dazzi…) et de rencontres avec les plus fortes personnalités de la scène improvisée (Daunik Lazro, Evan Parker, Derek Bailey, Joëlle Léandre, Paul Rogers…), il faut de son instrument un fascinant prolongement de son corps et de son esprit. C’est avec lui que le groupe Yllen, issu du collectif Emil 13 (Expériences Musicales Improvisées en Lorraine), a choisi de poursuivre l’aventure qu’il avait commencé avec l’extraordinaire violoncelliste Tom Cora (prématurément disparu en 1998). Le public poitevin a déjà eu l’occasion d’entendre Pierre Boespflug au Théâtre lors du ciné-concert consacré à Steamboat Bill Junior en 1996 (avec Louis-Michel Marion et Eric Echampard) et au Confort Moderne, lors du Tournoi d’Improvisation Musicale de 1997 (avec Louis-Michel Marion et René Le Borgne).

Dans le domaine de la psychologie des profondeurs, la symbolique de l’œuf renvoie à  l’individu et à ses origines, contrairement à l’Inconscient collectif qui l’a précédé et qui embrassait une vision plus large de l’humanité. Ceci dit, la part d’irrationnel y reste présente, voire déterminante, et ce sera au public de choisir son interprétation entre un Orchestre Explosif Ultra Fêlé et un Orchestre Enervant Ultra Farceur. Cet œuf à donc deux bouts, un gros (l’improvisation), et un petit (l’écriture), qu’on ne peut séparer sans le casser. Car si les six musiciens qui le constituent sont tous compositeurs, la priorité est donnée ici à la spontanéité dans l’improvisation, le pus souvent libérée de toute structure préétablie, les compositions de chacun n’ayant pour fonction essentielle que d’ouvrir des pistes au jeu collectif.