Les quatre membres de ce tout nouveau quartet ont tous participé à des groupes inspirés par les musiques traditionnelles (Perlinpinpin Folc, Buff’Grol, Trio Pouger-Soulette-Barré, Yole, etc.) comme à des groupes inspirés par le jazz (Sud Attaque, L’Offtet, Quatre à Quatre, Orteils coincés, Eric Brochard quartet, etc.).
Fred Pouget les a réunis pour faire voler les étiquettes et imaginer une musique de confluence qui offre une large place à l’improvisation, cherchant à vérifier si, « en faisant swinguer des roseaux, des tuyaux et des boyaux, on peut améliorer la production des vaches laitières. Et si, dit-il, lors des nuits de pleine lune, le jazz s’accouple aux traditions, c’est évidemment pour échapper aux infatigables lieux communs des tiroirs à musiques ».

16 groupes – 50 musiciens 
(Allemagne, Belgique, Croatie, Danemark, Finlande, France, Hollande, Italie, Poitou-Charentes, Russie, Suisse…)

Trois jours fous où vont se rencontrer (se découvrir, s’opposer, se confronter, s’unir, s’accorder…) une cinquantaine de musiciens venus de toute l’Europe, représentant une multitude de courants actuels (rock,progressif, jazz, techno, musique contemporaine, hip-hop, fanfare,  musiques expérimentales, bruitistes, bricolées, inclassables…). Jouant des instruments les plus divers (cuivres, cordes, percussions, claviers, accordéon, platines, samplers, ordinateurs, voix…). C’est Chazam, le chanteur de Trop puis Sans, qui animera les 24 matchs éliminatoires (samedi et dimanche), les demi-finales et la finale (lundi). 
 

Qu’il les joue en solo, en duo (avec George Lewis, Evan Parker, Peter Brötzmann, Carlos Zingaro, Joëlle Léandre, Raymond Boni, Joe McPhee, Jean-Jacques Avenel, etc.), dans les groupes qu’il a constitués  (Duty Free Experience, Trio Lazro-Doneda)Lê Quan, Outlaws in jazz, Dourou, etc.) ou qui l’ont invité (Claude Barthélémy quartet, ONJ, Louzadzak, etc.à, les musiques de Daunik Lazro, vivantes parce que depuis trente ans, il les fait vivre et elles le font vivre, sont animés par les mêmes exigences : la liberté, l’urgence, la spontanéité , la sincérité, la tension… Ce sont les mêmes exigences qui revendiquent Jean Bolcato et Christiant Rollet, au sein de l’ARFI (Le Workshop de Lyon, la Marmite Infernale, etc.) et en dehors, et qui partagent avec lui une formation autodidacte, une même approche du jeu collectif et une passion commune pour l’improvisation. C’est en 1993, après de multiples rencontres, qu’ils ont constitué ce trio swinguant, foisonnant, où ils s’adonnent sans la moindre retenue à d’émouvants épanchements lyriques de violence ou de tendresse.

L’apparition récente de jeunes musiciens multiplie les rencontres, les désirs de jouer ensemble, de créer ensemble, et engendre une sorte d’effervescence vivifiante qui recompose la scène régionale selon l’imprévisible combinatoire des sympathies, des curiosités, des préférences et des orientations de chacun. Emmanuel Pallueau a réuni, au sein de Turbulence, cinq de ces musiciens, venus d’horizons et d’influences très diverses, autour d’un répertoire de compositions métissées où l’énergie du jazz se teinte fortement des couleurs venues de musiques ethniques.Le jeu de ce quintet a trouvé une belle complicité qui laisse toute la place à la spontanéité de chacun. 

En un peu plus d’un quart de siècle, l’exceptionnelle complicité créatrice qui unit Léon Francioli et Daniel Bourquin est devenue une connivence fraternelle, un compérage intime qui permet à leur duo de s’embarquer, en toute confiance, vers les aventures les plus extrêmes. L’aisance avec laquelle ils s’adonnent à l’humour le plus dévastateur comme à la beauté la plus somptueuse s’est longuement forgée auprès de leurs meilleurs concitoyens (Pierre Favre, Irène Schweitzer, Georges Gruntz…), au sein de l’inoubliable BBFC, auprès de Michel Portal (il faut réécouter le concert de Châteauvallon où Portal avait invité, en 72, Francioli avec Bernard Lubat et Beb Guérin), Albert Mangelsdorf, John Tchicai ou Don Cherry. Ce sont deux « monstres » sortis de l’œuvre de Rabelais, dont ils ont la démesure et la poésie, la sagesse et la folie.

A la fin des années 60, Mico Nissim abandonnait ses études d’ingénieur et de pianiste classique pour faire du jazz avec François Méchali. Après avoir été le pianiste de l’ONJ de Claude Barhélémy, après avoir été accompagné quelques chanteurs (Sacha Distel, Brigitte Fontaine, Nilda Fernandez…), après avoir écrit pour le théâtre (Wenzel, Marthouret, Bzace…) et même pour la batterie-fanfare de la Police Nationale, Mico Nissim rappelle ses amis de trente ans pour constituer ce nouveau trio. Leur jazz s’est affranchi de toutes les modes et de toutes les classifications pour ne garder que l’essentiel : une musicalité et un swing d’une rare élégance.

Christophe Marguet a commencé  la batterie à 15 ans. A 17 ans, il « montait » à Paris et à 20 ans, il était professionnel, accompagnant, dans les clubs de la capitale, quelques grands noms du swing et du bebop (Barney Wilen, Alain Jean-Marie, Ted Curson…). Batteur des quartets de Barthélémy, de Kassap et du septet de Corneloup, i la fait appel à Olivier Sens et à Sébastien  Texier (le fils d’Henri), pour explorer la voie des nouvelles musiques improvisées nées après la révolution free. Aujourd’hui, il considère la musique de son trio comme une « résistance poétique » (c’est le titre de son CD), une pratique « citoyenne » face à l’agression d’un système qui s’évertue à uniformiser, à standardiser nos façons de vivre et de penser. La musique aérienne, dansante et colorée de ces trois mélodistes épris d’équilibre et de liberté déborde d’enthousiasme et de sincérité.

La rencontre entre ces deux pianistes singuliers était inespérée. Elle apparaît aujourd’hui inévitable… François Raulin, qui est passé par l’ARFI, qui est devenu le pianiste régulier de Louis Sclavis et qui multiplie les rencontres (Barthélémy, Padovani, Akchoté, Emler, Avenel..) a monté son propre trio (avec Bruno Chevillon et François Merville) et son quartet (avec Daunik Lazro, Claude Tchamitchian et Laurent Hoevenaers) a donné une inoubliable série de concerts-rencontres sur l’histoire du piano-jazz à la Médiathèque. Ensemble, ils écrivent, à quatre mains, un ouvrage sur les pianistes européens et ils ont créé ce lumineux duo en hommage  à un pianiste dont le jeu et l’enseignement ont eu une influence décisive (de Bill Evans à Cecil Taylor) sur l’évolution du piano contemporain.

Le temps change, et la « musique est changeante comme le temps », disait Wayne Shorter, l’un des fondateurs du mythique Weather Report (en français : bulletin météo). In Out change aussi et accueille de nouveaux (et jeunes) partenaires, pour affirmer avec un enthousiasme intact, parce que sans cesse renouvelé, son désir de poursuivre l’exploration des territoires découverts par le groupe-phare du jazz-rock des années 70. On retrouve, dans les compositions d’Olivier Batlle et de Paul Brousseau, l’énergie rythmique du rock binaire, les mélodies planantes de ballades lunaires, les couleurs changeantes de climats exotiques.