Enthousiasmant et parfaitement inclassable, le tout nouveau projet du guitariste Hasse Poulsen réunit comme au bon vieux temps des regrettés Roof et Four Walls la basse convulsive de Luc Ex et les élucubrations vocales de Phil Minton. Dynamitée par les percussions tour à tour brutales ou délicatement agiles de Mark Sanders (compagnon de route de Veryan Weston, Evan Parker, Butch Morris ou Paul Dunmall...), la musique de ce quartet hors normes transcende tous les idiomes (Rock, Free-Punk, Folk, Jazz, Chanson) pour mieux se concentrer sur l’essentiel : un plaisir de jouer incomparable, une douce folie communicative et toute la force et la violence de la liberté.

En mai 1968, c’est à une toute autre révolution qu’assiste le jeune Paul Hubweber en découvrant sur scène l’octet de Peter Brötzmann. Profondément marqué par l’esprit libertaire de cette formation historique, il décide dès lors de se consacrer à l’improvisation libre.
Largement influencé par le travail des maîtres Mangelsdorff, Rutherford ou Lewis, il développe un style de jeu aussi virtuose qu’inspiré et s’affirme aujourd’hui comme l’une des figures essentielles du trombone en Europe.
L’occasion de découvrir un musicien totalement méconnu en France, mais aussi l’occasion de voir pour la première fois sur la scène du Carré Bleu le légendaire batteur Paul Lovens (pilier historique de la scène improvisée que l’on attendait chez nous depuis... au moins 10 ans !!) et le prodigieux contrebassiste John Edwards.

Dans le cadre des 10 ans de Jazz à Poitiers

Si la réunion de ces deux magnifiques duos (Brochard - Cappozzo et Blondy - Hug) pouvait à première vue sembler improbable, le concert donné lors du dernier festival NPAI à Parthenay a largement pu nous rassurer. À la croisée des musiques savantes, traditionnelles et improvisées ce quartet nous invite à une ballade onirique dans les contrées de l’inouï.

Dans le cadre des 10 ans de Jazz à Poitiers

Alors que certains s’entêtent à faire des grands courants esthétiques du jazz une musique de répertoire, figée, sans âme et sans intérêt, cet époustouflant trio nous livre une vision très personnelle et contemporaine du Free Jazz. Ici, pas la moindre odeur de naphtaline mais un véritable concentré d’énergie brute pour un moment d’une rare intensité.

Dans le cadre des 10 ans de Jazz à Poitiers

Free Jazz contemporain toujours, version new-yorkaise cette fois, le Nu Band de Joe Fonda est de retour par chez nous pour clore en beauté ce week-end anniversaire/ Lyrisme, swing imparable , engagement physique total pour une conversation au sommet entre quatre piliers de l’avant-garde américaine. Exciting !

Dominique Pifarély n’a pas oublié le temps où il écoutait Hendrix, Led Zeppelin ou Deep Purple. De cette période, il a gardé un goût prononcé pour le rock. Épaulé par Julien Padovani (ici à l’orgue Hammond) et un Eric Groleau de plus en plus magistral, il dévoile dans ce nouveau projet une facette de son jeu plutôt insoupçonnée. Amplifié, saturé, distordu, son violon nous rappelle furieusement l’époque des guitar heroes. Ce véritable « power trio » nous embarque dans une aventure plutôt électrique, où les musiciens construisent des formes rigoureusement libres et énergiques, sauvages et belles.

Défricheur d'avenir aux côtés de Michel Portal un certain jour de 1972 à Châteauvallon, duettiste spontané conversant passionnément avec Irène Schweizer ou lumineux conteur solitaire au milieu de son
set de batterie si personnel, depuis près de quarante ans, Pierre Favre s’applique à réinventer le langage de la percussion moderne. Pour sa première venue à Carré Bleu (enfin !) il s'est attaché les services solides de Michel Godard, joueur de tuba et charmeur de serpent, que l’on a pu croiser aux côtés de Rabih Abou-Khalil, Louis Sclavis ou Marc Ducret.

Créé en 2004 à Carré Bleu, ce quartet continue à creuser son sillon, entre improvisation et écriture, entre juste équilibre et excès assumés. De cette alchimie étonnante émerge un discours libre et libéré qui va chercher ses références aussi bien dans l'héritage du free-jazz que dans la musique écrite du XXe siècle ou les expérimentations actuelles les plus périlleuses.

En quartet, en big band, en choeur ou en fanfare, les élèves et les profs des ateliers Syrinx font la fête à tous les jazz (be-bop, hard bop, jazz rock, impro,…), aux musiques cousines (blues, rock, funk,…), ou voisines (afro, bossa,…), pour ce rendez-vous annuel festif et convivial.

Activiste infatigable, d’une intégrité qui force le respect, Michel Doneda est un véritable artisan du son. Depuis plus de trente ans, il sculpte l’air, explore l’espace et repousse toujours plus loin les limites de son instrument. Sa musique lui ressemble, sans la moindre concession, d’une rigoureuse exigence, mais toujours généreuse et profondément humaine. Ce soir, il a rendez-vous avec la grâce, celle de Géraldine Keller, vocaliste lumineuse aussi à l’aise dans le répertoire contemporain que dans les improvisations les plus débridées.
Une première rencontre plutôt inattendue, qui semble pourtant d’une rare évidence et qui promet des instants magiques