"Envisager la forêt comme une ville, une construction, un ensemble de strates et de verticalités où des signaux se répondent, s’opposent, s’ignorent. Des variations s’y opèrent, des pleins et des vides se créent en fonction du temps, des heures de pointe et des heures creuses. L’écoute de cette densité met l’oreille à l’épreuve et laisse de temps à autre apparaître des analogies avec un environnement sonore moderne. Ces câbles culturels rapprochent alors notre écoute de la technologie de celle de ces phénomènes acoustiques naturels : "ça sonne comme, ça ressemble à".
Les timbres ? Les structures ? Il existe quelque chose dans une forêt tropicale qui sonne et joue comme de l’électronique, de la musique, du bruit électronique. En tout cas quelque chose caractérisant une ère bien postérieure à la naissance des biotopes qui composent cette forêt et qui créent ces sons. Script Geometry est né de cette idée, de l’envie de travailler sur cette densité et de tenter d’en extraire des formes caractéristiques de ces analogies. Sortir ces sons de leur contexte pour les ré-agencer comme on câble les circuits d’un synthétiseur. Retisser ces strates et ces verticalités dans un autre ordre en utilisant les signaux provenant de la forêt comme des sons synthétiques. Disséquer le spectre de cette forêt et y chercher quelque chose que seule l’écoute peut révéler."

Thomas Tilly
 

17h l 19h
APERO’ZINE
Création collective d’un fanzine proposé par la Fanzinothèque. Venez participer !

17h30 l entrée libre
OFFRANDE
Une basse tellurique, la pique plantée dans le sol, une danseuse en apesanteur, Offrande est un lieu de rencontre entre ciel et terre. Un lent voyage, une quasi- immobilité qui emmène loin, une économie de gestes qui retracent une vie entière : une ascension, un instant en suspens, une redescente... Une ligne verticale qui s’étire sur 6 mètres de haut, mais qui ouvre tous les horizons. Épurée, flirtant avec le vide, une performance qui défie la gravité.

19h l entrée libre
PIED GAUCHE
Pied Gauche – au plancher, mais pas maladroit – c’est deux toms, une basse à une corde animée par un moteur d’essuie- glace armé de baguettes et piques à brochettes, une seconde basse jouée par un humain (quoique...) et un amortisseur vibrant. Une batterie-robot qui tremble et joue une sorte de batucada minimale et bancale. Résultat : une free-trance bruitiste hypnotique et masturbatoire, à une note (ou presque) répétée jusqu’à tétanie du bras droit.

21h
WABLA
Des rouleaux de plastique, vrillés en forme de trompes télescopiques et qui peuvent s’étirer sur une longueur de 1 à 20 mètres, deux compresseurs, véritables poumons d’acier pour alimenter cette tuyauterie, le tout entre les mains de quatre allumés qui ne manquent pas d’air. Wabla brouille les pistes de la musique entre électro et acoustique et transforme l’espace du concert en une cathédrale résonnante de drones inquiétants.

API UIZ
Mauvaises graines des Potagers Natures, coup de cœur des The Ex, les Api Uiz matent le rock barré depuis plus de 15 ans. Des vétérans donc, qui ont enfanté une foultitude de petits bâtards agités, mais qui gardent toujours une longueur d’avance sur une scène hexagonale qui n’en finit pas de réinventer la musique à guitares énervées. Un poil bancal mais terriblement dansant, leur set imparable vous laisse sur les rotules.

SOPHIE AGNEL
Le cordophone, hybride improbable (un cadre de piano et un manche de basse savamment démontés et ré-assemblés) est né de l’imagination débordante de Sophie Agnel et d’un luthier déjanté. Un instrument unique qui, sous les doigts experts de cette chercheuse de sons, donne à entendre une musique aussi radicale que lumineuse, entre tensions exacerbées et rêveries méditatives.

ONE LICK LESS
Formation minimale à l’élégance maxi- male, One Lick Less s’abreuve sur les rives du Mississipi, invoquant les esprits fantômes de John Fahey ou Charley Patton. Quelque part entre blues intimiste, freeture électrique, americana déviante et math rock spectral, le duo déroule une musique à la beauté sombre, parasitée de quelques bruits rares mais précieux, comme autant de pépites clairsemées dans l’immensité de plaines sonores parfois arides mais toujours fertiles.

Pour sa 4ème édition, le festival VOIX, organisé par l’association cultureLLe (UFR Lettres et Langues de l’Université de Poitiers), pousse un peu plus loin dans l’investigation des confrontations entre vocalité, littérature et musique.

Librement adapté du livre de Pascal Quignard, ce “petit opéra mythologique et maritime”, comme le décrit Maguelone Vidal, est un projet artistique global qui mêle musique, littérature, création lumière, dispositif scénique et travail sur le corps.
Boutès... nous conte la légende de ce compagnon de Jason parti à bord de l’Argo à la recherche la toison d’or, et qui osa s'élancer seul, poussé par son désir, vers le chant envoûtant des sirènes.
Porté par la poésie du texte et les improvisations de trois musiciens-chanteurs, c’est un voyage sensitif, sonore et visuel, un tableau cinétique en clair-obscur, contemporain et archaïque, une toile vivante dont la lumière sublime les mouvements, les expressions.

À lire : « Boutès » Pascal Quignard (Éditions Galilée, 2008).

18:00 l entrée libre
SCRIPT GEOMETRY
ATELIER RAINFOREST
Présentation de l’atelier mené par Thomas Tilly avec le SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) autour de la reconstitution de Rainforest, composition- installation de David Tudor qui tente de restituer à partir de divers matériaux sonores l’effervescence acoustique d’une forêt tropicale.

19:00 Apér'Ouverture l entrée libre
XAVIER CHARLES
Clarinettiste surdoué, bassiste pas manchot, Xavier Charles explore ici les possibilités offertes par un dispositif électroacoustique aussi original que visuellement captivant (des haut-parleurs posés à plat, remplis de petits objets et alimentés par des basses fréquences qui éparpillent tout ça en un joyeux foutoir sonore). Une musique noise artisanale, vivante, loin des prestations figées des virtuoses du lap-top.

21:00
RAZINE
Un platiniste virtuose, qui mixe parasites et craquements de vinyles comme d’autres enchaînent les tubes, un saxophoniste à la colonne d’air acérée, Razine balance des projectiles sonores à vous en faire frémir le nerf auditif. Entre bruissements et déflagrations, éruptions corrosives et fulgurances poétiques, une musique des extrêmes à écouter avec le corps.

KILL THE VULTURES
À mille lieux des clichés gangsta et des matraquages boom bap, ce duo de Minneapolis serpente dans les méandres d’un hip-hop venimeux et subtilement pesant. Un flow implacable et habité posé sur des instrus lancinants, une rythmique de plomb qui dérape entre jazz écorché et blues brumeux, des ambiances crasses et inquiétantes... L’univers de KTV est hanté par les ténèbres tout autant qu’illuminé par la présence classieuse d’un MC véritable funambule du verbe.

MIRE
Orchestre de tables de mixage vidéo, Mire explore la notion de partition pour des objets visuels abordés comme des instruments de musique. Luminosité de l’écran, mouvements de caméra, ouverture du diaphragme, neige, larsens vidéos... autant d’évènements qui transforment la lumière en pulsation sonore et boule- versent la perception sensitive, les oreilles rivées sur l’écran, l’œil à l’écoute du bruissement des images.

SPOO
Forts d’un nouveau LP léger comme un panzer, les Spoo reviennent dynamiter le Confort. Encore plus affreux, sales et méchants, un pied campé dans le free jazz boueux, l’autre qui patauge entre doom- death-metal-machin et drones noisy, ils cultivent une saine colère qui ne se dépare jamais d’un plaisir de jouer, de jouir, jusqu’à l’extase. Une orgie de groove malsain, un attentat sonore qui ferait vaciller les piliers du Hell Fest.

Bruisme prend ses quartiers les 27, 28 et 29 juin 2014 au Confort Moderne, au Lieu Multiple et au cinéma Le Dietrich.
Bruisme c’est donc un festival de musiques. Musiques improvisées, expérimentales, noise, jazz, rock... elles restent difficiles à définir parce qu’ inclassables. Elles empruntent autant au punk qu’à la musique contemporaine. Refusant les étiquettes, loin des standards commerciaux, elles sont peu ou pas médiatisées et donc particulierement méconnues du grand public.

Bruisme, c’est l’occasion de présenter un petit bout de ces musiques, un aperçu bref et subjectif d’artistes qui ont des choses différentes à dire.
Pour les aficionados, la programmation dévoile des noms qui font saliver d’avance, de renommée internationale comme le violoncelliste grec Nikos Veliotis ou le batteur australien Will Guthrie. Mais que les néophytes se rassurent, Bruisme est là pour vous guider le temps d’un week-end. Aucun bagage n’est nécessaire, il suffit d’être curieux !

15 propositions sur 3 jours - dont 4 concerts gratuits et un film au Dietrich – Bruisme c’est une invitation à la découverte, une forme d’alternative à la consommation culturelle de masse, un voyage au cœur des musiques (d)étonnantes.

Pour entrer dans un club, on peut passer par la grande porte, ou par les coulisses...! Le Confort Moderne recherche des bénévoles pour mener à bien l'ensemble des activités de l’OH/Confort Moderne, Jazz à Poitiers et la Fanzinothèque, à partir de janvier 2018 dans ce nouveau Confort Moderne.

Pour répondre à cet appel, rejoignez-nous :
Jeudi 23 novembre à partir de 18h30 au Confort Moderne
pour une réunion d'information suivie d'un pot de bienvenue et d’une visite du lieu en avant-première.

Etre bénévole au Confort, c'est :
- devenir membre d'une des trois associations en prenant sa carte d'adhésion pour l'année 2017-2018 (10€) et soutenir activement le lieu via quelques heures d'engagement bénévole,
- rejoindre la team de diffusion des supports de communication
- accueillir le public les soirs de concert et d'ouverture, aux expositions, à la billetterie, à la fanzinothèque, au vestiaire, ou aux portes de la salle
- être au cœur de la programmation en prenant des photos de concerts et de soirées, en rédigeant des chroniques pour le site Internet ou en co-animant nos émissions de radio,
- participer aux missions de Jazz à Poitiers
- s'impliquer dans les grandes orientations et la gestion du lieu en devenant membre des conseils d'administrations...

Bref… être bénévole c’est s’impliquer dans la vie du Confort Moderne et vivre des expériences uniques !

16 groupes 
50 musiciens 

Déjà, il convient de louer le courage de la cinquantaine de musiciens venus de toute l’Europe qui ont accepté de se rencontrer sans connaître la règle du jeu à laquelle ils devraient se soumettre. Autre contrainte (autre difficulté ?) qui fait tout l’intérêt de cette manifestation, c’est le hasard qui décide de chaque rencontre entre deux groupes qui, ignorant tout l’un de l’autre, sont condamnés à jouer ensemble l’un contre l’autre (car l’objectif est de gagner la manche) et l’un avec l’autre (car il faut bien que la musique inventée ensemble soit belle, cohérente, intéressante). Et finalement, plus que le verdict du jury (toujours accueilli dans la bonne humeur), ce qui compte, c’est ce qui naît de la simultanéité entre le jaillissement dionysiaque de la musique et sa mise en forme imposée autant par les choix de l’adversaire que par le thème suggéré pour chaque improvisation.