UN ÉTÉ AU CONFORT MODERNE

La saison d’été du Confort Moderne vous promet de longues journées de farniente et des soirées festives. Cette année, le Confort Moderne vous présente sa première édition "ON AIR". Chaque vendredi soir le Confort Moderne invite des radios à diffuser en plein air des contenus produits in situ (Dj sets, interviews, reportages…).

Venez arpenter librement les vastes volumes du lieu au gré de la programmation visuelle et musicale, glisser entre les rayons de disques et de fanzines, lézarder en terrasse ou à l’ombre du jardin. Sans interruption et en entrée libre, notre programme d’été vous ouvre grand ses portes !

LE GRIGRI

Née en 2018, le Grigri est une webradio associative “porte-bonheur” créée par 3 amoureux de la musique aux oreilles très grandes ouvertes. Son objectif avoué : passer sans transition du jazz, au hip-hop, de la soul et des musiques traditionnelles qui ne passent nulle part (ou presque). Le tout sans pub, sans bla-bla. 24h/24 et 7 jours/7.

OUVERTURE DES PORTES 18H30 / DEBUT DES CONCERTS 19H

Géométries
Il y a les lutheries détournées, augmentées, préparées. Il y a les lutheries inventées. Ainsi va-t-on avec ce tapophone prodigieux. Hybridation d’une Remington et d’un ensemble de  contrebasses, l’instrument est un de ceux utilisés par ce duo, dont les récits renverraient Jules Verne 30.000 lieux sous les mers. Géométries enchevêtre musique électro-acoustique et mélodies traditionnelles pour dérouter l’oreille, patiemment, savamment.

Ursatz
Un peu comme Jacques Vabre, ces musiciens sont hommes du grain. Inventuriers ou aventureurs, c’est selon la force de la torréfaction. Familier tout en restant inédit, ce duo mixe le matériau brut. Avec la classe d’une chenille dansée par des scaphandriers, avec la finesse patiente d’une Pénélope attendant son Ulysse. Ursatz, expérimentation sonique à la frontière floue, agrège l’électronique dense à une noise tout à fait ouverte sur le monde des possibles.

A Konfess : Claire Bergerault
Finis les Ave Pater, place à la révélation collective. Cette suite de A Konfess, et de ses solos miniatures, sort du confessionnal et de l’intimité pour une messe de masse. Ces 30 minutes, célébrées à grands renforts de pads électroniques, voix sculpturales et autres ersatz rituels, compilent au grand jour ce qui aura été réservé à quelques-uns plus tôt dans le week-end. La frustration n’est définitivement pas le genre de la maison. 

+ A Konfess : Claire Bergerault
Solos pour une personne, informations à l'accueil du festival

18h30 et 20h

Ensemble LIKΣN : La toute multiple
Concert dans un lieu mystère, nous vous y guiderons depuis le Confort Moderne (moins de 10mn à pied, accès PMR ok).

Tentons la simplicité. LIKΣN invente la musique contemporaine un peu énervée. Le taulier de l’ensemble a ses habitudes de maître bousculeur. Les codes sont bousculés, les pratiques sont bousculées, les cervelets sont bousculés. Mais à raison. Au sein du septet, impro et écriture de précision débattent à dessein. Celui de vous frapper d’une force poétique puissante et minimale. Radicalement soignée.

credit photo © DR

Les années 80, c’est aussi l’auto-reverse, cette magie pour les rollergirls à Walkman. Aujourd’hui, Autoreverse est un duo à l’entente parfaite. Nina Garcia, Mariachi électrique, et Arnaud Rivière, ferrailleur de matières sonores. C’est bruitiste, c’est dense. C’est improvisé et très incandescent. Toujours ingénieux et férocement musical. De quoi faire des auto-saltos sans rougir.

OUVERTURE DES PORTES 18H30 / DEBUT DES CONCERTS 19H

Tarzan & Tarzan 
France - Jungle Seigneures
Prends ça, Weissmuller. 2019 est arrivé et Tarzan voit double. Double et au féminin. Sarah Brault et Marion Jo passent de liane en liane sans tension. Mais avec une exigence classe. Souplesse des lignes, fluidité des déchirures. La voix cherche des voies possibles, entre douceur et sincérité. Le violon frappe et effleure les surfaces. Leur jungle prend alors des allures de terrain de jeu intimiste et génial.

Richardeau / Coulon
France - Kraut exotica
Can On The Beach. Le duo Richardeau / Coulon pose le krautrock sur les plages hawaïennes. Sunrise avec l’option tequila mais jamais sans l’Afrique du nord et l’indie-pop des nineties. Ukulélé et drumkit jouent sans références affichées. Soit un genre de lil Monster natif de Tours, créatif, minimal et malicieux. Aussi têtu qu’entêtant, le son de ce duo singulier. C’est faussement carré, faussement martial. Santé, joie, bonheur.

Piscine Olympique 
France - Nage libre
Déso Tony, pas besoin d’attendre 2024. Les nageurs de cette Piscine Olympique font déjà des longueurs. En nage libre. Forcément, ça crawle et ça brasse sévère, ça joue free et bouillonnant. Le duo Rhodes et batterie reste rare, bien. L’énergie et la pulse n’en sont que plus volubiles. Bruyantes et brutales, bien. Mettez Michael Phelps, Hendrix et Coltrane dans le bassin d’un 50 mètres dos crawlé, juste pour voir.

Nadja
Allemagne - Canada - Balles doom doom
Atmosphère, atmosphère, la voilà la belle gueule d’atmosphère. Magnifiquement ample et dense, c’est du lourd. Nadja doit moins sa beauté à André Breton qu’aux Sonic masters de Sunn O))). Aidan Baker & Leah Buckareff expérimentent, peignent leurs paysages sonores à l’encre shoegaze métallisée, posent un vernis electro-doom metal. Paradoxe parfait, Nadja tutoie l’éther et les furies légères.

A Konfess : Claire Bergerault 
Solo pour une personne 
C’est une histoire de Culte:s:. En quatre épisodes. A Konfess est le premier volet de ce projet. Sous le velours de ce confessionnal-instrument, construit pour ces concerts, s'enchaînent intimités boisées et prêches miniatures. A Konfess, c’est une série de mini-solo sensoriels très courts et propres à chaque spectateur confessé. De quoi allumer cette petite part de mystère que vous seul sauriez garder au secret, comme un chef. Top.
Solos à 20h / 21h30 / 23h, informations à l'accueil du festival

Jouer comme ses pieds ? Bien entendu, voici un saxophoniste qui s’y entend. Avec l’art et la manière, l’art et la matière aussi. Andy Lévêque sait aussi bien distiller de la mélodie que bricoler du rythme. Aucune urgence, chez lui, juste l’envie de prendre le temps de tout construire pour faire sens, au final. Musicien tout-terrain, à l’aise en tournée-vélo comme sur son mini-tréteaux de théâtre d’objets sonores, il joue la forte tête. De celles qui pensent bien faire et le font bien. C’est un jazz brut qui jaillit, des rythmes têtus qui vrombissent, des mélopées joyeuses qui émergent et surnagent. Point commun à tous les musiciens et musiciennes du collectif toulousain Freddy Morezon, lier la vitamine à la curiosité. Un set de Mister Bishop, assis sur sa grosse caisse à bonheur, respecte la règle, les pieds dans le plat.

Programmation du Grand Bazar
10 > 12 juin 2022
vendredi  : vernissage The (Wo)man of the Future, exposition de Chris Korda
samedi  : concert Madalisto Band - Throes + The Shine
dimanche : vide grenier et concert en famille

Carrément organic, ce duo. Au sens angliche du mot. Bio, ce duo. Sans édulcorant. Organic la police du style, les deux comparses ont leur propre classe. Dense, acérée et entière. C’est support à autant de songeries qu’il y a variations de sons. Dentelles d’impros et griffures maîtrisées, le tout est propulsé par une complicité in extenso qui fonde cette musique hétérogène et cohérente. Érogène donc. Pleine de ces tremblements qui peuvent vous vriller les organes et l’épiderme.

Carte Blanche au Pôle Aliénor

En première partie : restitution des ateliers d’improvisation menés par Claire Bergerault, Edwige Fouquet, Julien Padovani, Patrick Ingueneau

Fini la récré, coucou le re-création. Ce pari est saisissant. Réinventer un instrument unique, un instrument vieux de 20.000 ans, fait d’os, de bois et de corde, pour en livrer une version 2.0, à trois et en mêlant l’analogique, l’organique et le naturel. Pierres-feuilles-ciseaux, non, beaucoup mieux. Voix, pierres, végétaux et synthés modulaires. Voilà Rhombe. C’est le nom de l’instru millénaire, c’est le nom du trio monté par Julien Boudart. Monté, c’est le mot. La musique vise ici une forme extatique, met les rituels de transe archaïques en lien avec l’auditeur de 2022. Le feulement originel du Rhombe, dû à l’action de la planchette sur l’air dans lequel on la fait tourner au bout d’un fil, devient souffle universel aujourd’hui. C’est une jolie chose. Qu’il soit brut et quasi baroque. C’est une très jolie chose.

Jazz pour tous. Ce trio, réinventé ici dans son line-up, est à la portée de tous. Des étoiles et du fracas aussi. Ce trio est compact, manie la rupture dynamique comme les montées d’intensité, fait de sa musique granuleuse une mèche à combustion lente. Et intense, chacun est à sa place. Batterie métronomique impeccable, guitare ascensionnelle parfaite. Et diddley-bow. C’est une des belles idées de ce combo. Cette basse à une corde, fondement du blues primitif, ramène la musique du Seabrook trio à sa source. Celle d’un récit musical à taille humaine, dont les assauts et les frottements racontent des choses étranges et attirantes. Ce récit massif s’impose d’emblée par sa matière incroyable, mixant jazz prog’ à la Crimson, kraut-noise et envolées atmosphériques. Bonheur pour tous, plaisir pour chacun.

Moins simple qu’avec Jim Jones, moins rond qu’avec John Paul Jones. Certes, mais plus amusant comme challenge, la définition de Jones Jones. Musique improvisée ? Non, pléonasme facile. Jazz d’avant-garde ? Oui, et après. Rien. Rien de définissable si ce n’est que la complicité tutélaire qui lie les musiciens de ce trio tautologique. Jones Jones manie l’impro libre en vétéran. Pas besoin de définir, à peine la nécessité de décrire. C’est libre, donc. Libre, puissant et d’une finesse à faire pleurer une mandoline de cuisine tranchant une pomme de terre en vue d’un gratin. Top chefs, les trois larrons de Jones Jones ont la confiance vissée aux oreilles, la précision comme point commun et une aptitude à visualiser chaque instant de musique comme la simple couche d’une image sonore bigger than life. Du gratin.

Sainte Trinité  / Etats-Unis - Lituanie 

ZoA

Cuivre. Acier. Carbone. ZoA est un organisme vivant. Synthé, basse, batt’, trompette. Et dans le corps musical, le muscle du quartet s’échauffe sévère. Au point de jouer les maîtres des horloges et d’étirer le temps, de mettre les mesures en répétitions. Puis ça trébuche, ça frotte, ça déraille. Et le signal sonore s’aiguise. Archet vs baguettes. Duel super fin. Ça tranche dans les basses, laisse le jeu des spirales aux aigus pour ne laisser poindre qu’un bruit blanc parfait.

MOOP
Il y a digger et digger. Soit, les chercheurs de pépites et les autres. Ceux qui creusent. Inlassablement. L’important, c’est pas la trouvaille mais la pioche. Bonne pioche pour Moop. Post-jazz comme il existe du post-rock, le son du trio est aussi large que précis, aussi nébuleux que vaste. Ça plane sur les arêtes vives dessinées au scalpel, ça taille dans une lumière noire et brillante. Imparable.