A-Konfess, premier volet du quadriptyque Culte :s : , est une performance de la musicienne Claire Bergerault, proposant des soli pour une personne.

Dès le début, le décor est planté : une grande boite noire, sculpture créée par le plasticien Christophe Macé, figure un confessionnal.

On entre, et rien ne sortira de cet écrin. Le secret sera bien gardé.

Deux espaces distincts en face à face, avec au centre une fenêtre et des sons.
Des lumières aussi.

Et l'isoloir devient instrument.

Au restaurant du Confort Moderne

Puissance et gloire. Non, Herbert, désolé, pas dans l'eau trouble d'un regard mais simplement posées dans un verre de vin et sur quatre cordes d’une basse. Gloire du gosier et puissance du son. Le premier est aux bons soins de Michel Autran, auteur du Chenin en jeu. Le second est mis entre les mains d'Éric Brochard. Les deux en faction pour la joie de l’auditeur. Brochard a choisi Autran et se challenge à jouer son chenin. Avec une basse piccolo. Le genre de traduction organique, complexe et limpide. Quand on vous dit que la musique et l'improvisation sont souvent d'abord une affaire de sensations. À vous de jouer ensuite, pour décalquer le vocabulaire du vin sur la musique reçue en bouche : jolie robe, cuisse légère ou muqueuses astringentes ? In vino veritas...

AVANT LE CONCERT
Visite nocturne et commentée de l’installation Dune à 20h (environ 30 minutes).
Comment posséder un territoire sans être propriétaire de ce qui le traverse, où comment l'occuper sans y appartenir? L'installation Dune de l’artiste et poète Azzedine Saleck traverse ces questions en traitant des sujets de disparition, de déplacements, de propriété et de migration.

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Connexion établie. Oubliez les Gang Of Four, voici un Gang Of Three. Télépathique et exploratoire. Moins punk, oui sans doute, mais carrément classmaster quand il s’agit d’improviser une musique de chambre volubile et concrète. Une musique qui a pris le temps avant de se laisser poser sur disque. Cette tournée européenne est celle d’une release party qui aurait eu la patience d’un nombre incalculable de gigs superlatifs. La triade sax/drums/piano a pu y mettre à l’épreuve cette chimie raffinée qui est à l'œuvre chez ces New-yorkais. Chacun maître de son instrument, souverains ensemble dans l’art des constructions de structures solides et de dialogues impressionnistes. Les synapses s’entremêlent et ce qui se joue, ce qui est joué, profite d’une classe naturelle. Anguleuse ici, là apaisée. Une classe unifiée.

Trio télépathe / Etats-Unis

So-lo-lo, c’est très jo-li-li. Idiotie de rédacteur ? Possible. Mais cette phrase rythmée est avant tout artisanale. Aussi artisanale que ce solo. Thibaut Florent fait suivre son solo #2 de celui-ci, titré #3. C’est logique et pas moins délicat que le précédent, délicat et nourri de l’expérience du guitariste. La pratique du gamelan l’a frappé au cours de son parcours, il crée ainsi un one-man-band timbré et fabriqué à la main, augmentant sa guitare à 12 cordes avec force de baguettes et d’autres pièges sonores très malins. Les petits objets du quotidiens activés par le musicien échauffent l’ouïe autant que la vue. C’est très joli de le voir échafauder cette musique fragile et dense à la fois. C’est même très aimable. Les choses sont bien faites, ‘aimable’ c’est aussi le sens de Basa-Basi, titre de cette troisième échappée en solitaire emprunté au balinai. Basa-Basi, azy c’est bo-bo-bo.

There Is No Alternative, clamait en son temps Margaret Thatcher. Too bad, Maggie, des alternatives il y en a à foison. Surtout en musique, et encore plus quand ce sont deux femmes comme Sylvie Courvoisier et Mary Halvorson qui les dessinent. La preuve sur Searching For The Disappeared Hour, sorti en octobre dernier. Visiblement en manque de temps mais pas de talent, ce duo piano/guitare. Toujours sur le fil du rasoir de l’avant-garde. C’est précis, sensible et jamais en reste. Dans les climats consolateurs comme dans les saillies plus rugueuses, dans les emprunts rapides à la tradition piano classique comme dans les déphasages parfaits des six cordes, les deux musiciennes ne frappent que d’une seule main, poussent le duo sur la voie d’un unisson radical et parfaitement joueur. Un unisson multipiste quasi-diabolique dans ses choix et ses alternatives. Largement ouvertes.

La bâtardise du jazz est aussi éhontée que joyeuse. Ça donne même depuis plus de 100 ans des assemblages ahurissants, des attractions étranges. Étranges mais frappées d’évidence. Ainsi, ces allers-retours entre l'Europe et les USA réguliers assurés par The Bridge. Réussite transatlantique hors de portée de parapluie nucléaire et de panneaux Us Go Home. Avec Etienne Ziemniak et Maxime Bobo du côté frenchy, Corey Wilkes et Justin Dillard sur la face amerloque, l’assemblage de ferrailleurs jazz de très haute volée livre sa version 2.6. Tous issus de collectifs bouillonnants et forts d’une pratique musicale personnelle, forgée par une vision claire de l’avant-garde. Ces quatre esprits libres improvisent entre eux, avec un amour entêté proche de celui de deux aimants qui s'attirent. Inexorablement, avec un plaisir et une écoute non-feints.

Et si l’année se terminait cette fois par une fête ? Une belle, une vraie, sans galerie marchande ni dinde aux OGM.

C’est ce que vous propose Noël Parallèle. Libre, gratuite, arty, décalée et participative : la fête de fin d’année du Confort Moderne vous embarque pour trois jours de plaisir (d’offrir) et de joie (de recevoir). Tout schuss.

VENDREDI 21H
Kemical Kem, Moitié Moyenne, La Petite et vous

Pull de ski ou robe à paillettes ? A vous de voir, c’est une soirée sans dress code. L’enjeu est ailleurs : devant et derrière les platines. Devant, c’est la piste de danse, prête à accueillir vos chorés les plus folles. Derrière, rejoignez le club très prisé des meilleurs djs du monde. Pour ce faire, c’est très simple : inscrivez-vous par mail à l’adresse rsvp@confort-moderne.fr, préparez votre sélection 100% tubes (3 morceaux ou 10 minutes maximum) et attendez d’être tiré.e au sort. Avec MC Gwardeath en Monsieur Déloyal : rien que pour ça vous voulez déjà venir.

Cette heure et demie de sélection musicale participative précédera l’entrée en scène de nos stars d’un soir aka Kemical Kem, pyromane des festivals, des stades et des squats, Moitié Moyenne, double-secret le mieux gardé des pistes de danse et La Petite, qui a déjà tout d’une grande.

SAMEDI ET DIMANCHE
samedi de midi à 18h
le dimanche de 14h à 18h

Marché de créateurs
Objectif : mettre de l’art sous le sapin. Éditeurs, artistes, céramistes, photographes, affichistes : le Confort ouvre cette année son marché de Noël à tous les créateurs et distributeurs indépendants désireux de rencontrer un public de choix - à savoir vous, cher.e.s habitué.e.s du lieu qui avez choisi d’offrir à vos proches des cadeaux plus beaux, plus chics et plus responsables. Ils et elles se joignent aux stands des productions made in Confort Moderne : Transat, Fanzinothèque, Jazz à Poitiers ou la Bookroom (librairie du Confort) vous proposent comme chaque année une sélection de sérigraphies inédites, catalogues d’expositions, disques vinyles, belles éditions, multiples d’artistes, labels indépendants, tote bags et autres goodies.

Tout en douceur
C’est ainsi que nous clôturons cet automne d’expositions. Dans la galerie et l’entrepôt, prenez le temps de voir ou revoir les peintures augmentées de Johan Papaconstantino et la formidable épopée photographique de Pierre René-Worms. A la Fanzinothèque, vous avez jusqu’au 23 décembre pour apprécier la sélection d’ouvrages du Dernier Cri et l’hommage à Henriette Valium. Profitez des commentaires éclairés de nos guides et, à la sortie, des douceurs préparées par notre restaurant : pâtisseries, vin chaud et autres gourmandises. A savourer sur place tout le week-end.

Romain Baudoin : Arrehar Gascon, y’a l'téléfon qui son. Au bout du fil, c’est Romain Baudoin et Arrehar, son projet néo-trad’. C’est aussi et surtout une vielle à roue de 1930 et des K7 d’archives sonores des sixties collectées dans les Landes de Gascogne. Avec ces différents supports, Romain manipule et creuse toujours plus sous les racines de sa musique, de sa pratique et du territoire où elles sont nées. Arrehar, c’est le ‘retour aux sources’. Un contre-courant salutaire.